Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Pour la Capeb , «les négociants en matériaux doivent jouer le jeu»
« Déjà que nos campagnes étaient polluées bien avant, alors la nouvelle réglementation ne va pas aider… »Le constat dressé par Régis Bertomeu, président des Artisans du paysage et des travaux publics (CNAPT) n’est guère reluisant. Et la situation n’ira, selon lui, pas en s’arrangeant de sitôt. En cause, le retard pris depuis des années dans le département dans la gestion du traitement des déchets et « le déficit colossal d’infrastructures en la matière ». Pourtant, lui comme d’autres, porte depuis des années un projet de centre de traitement des déchets du BTP, mais se heurte au refus des communes de voir s’installer chez eux pareilles installations. En conséquence, le maillage des déchetteries professionnelles présente de grandes disparités en fonction des territoires... Ironie du sort, pour ses déchets inertes de chantier, «il (m’) en coûte aujourd’hui plus cher pour vider une benne de terre pourtant saine que de recharger en tout-venant au même endroit ! Un comble… » Le viceprésident de la Capeb (1), Guy Perlie, lui-même maçon, ne peut qu’abonder en son sens et déplore le manque de prévoyance de certains négociants. « De façon générale, on constate que les négociants ne jouent pas tous le jeu du traitement. Surtout les enseignes nationales... »Et « quand bien même, ils disposent des équipements de collecte de ces déchets, les prix sont exorbitants. Certains déchets ne trouvent par ailleurs aucune filière de retraitement. Tous les produits considérés comme dangereux, restes de peintures, produits à base chimique ou solvants sont stockés chez moi faute de solution », regrette l’artisan. Le risque est selon lui bien réel de retrouver ces déchets dans nos poubelles, ou pire encore directement rejetés dans l’environnement. 1. Confédération des artisans et des petites entreprises du bâtiment.