Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Alerter avant qu’il ne soit trop tard

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explique Cyril Bolliet, secrétaire général de la fédération du BTP. Ces déchets inertes peuvent être réutilisés après avoir été traités sur des plateforme­s de recyclage où ils sont concassés et criblés… Mais ils finissent parfois en exhausseme­nts illégaux dans la nature.

On pourrait être vertueux

«Là où le bât blesse, estime-t-il, c’est qu’on extrait des carrières alors qu’on peut avoir des matériaux de qualité issus de ces centres de traitement, pour fabriquer du béton, des formes de chaussées, remblayer les tranchées, etc. Ces matériaux devraient entrer par la voie royale dans la commande publique. Mais certaines collectivi­tés y font obstacle. Dommage, elles ont un rôle à jouer.» Le président Jean-Jacques Castillon complète : «il faut réserver les matériaux nobles de carrière pour des usages nobles: le béton normé, les couches de roulement des chaussées, les enrobés. Si tous les usages de matériaux inertes recyclés étaient mis en oeuvre, on en manquerait même». D’où l’impérieuse nécessité selon lui de faire l’effort : « On pourrait être vertueux. » La fédération du BTP souligne que de futurs gros chantiers vont se dérouler dans le Var et qu’il va falloir anticiper. « Le Syndicat mixte de l’Argens va recalibrer l’Argens et améliorer les ouvrages sur le fleuve, des opérations de dragage des cours d’eau dans le Golfe de Saint-Tropez sont également prévues. Tout cela va générer des déchets inertes. Que va-t-on faire de ces centaines de milliers de tonnes ? » interroge M. Castillon. Réalisés pour le compte de maîtres d’ouvrage publics, il pense que les donneurs d’ordre veilleront à ce que ces déchets finissent là où la loi l’impose. Mais ce n’est pas le cas de tous les maîtres d’ouvrage. Selon le président de la fédération « le Var Est a déjà récupéré des volumes énormissim­es en provenance de chantiers des Alpes-Maritimes ou de Monaco ». La fédération a écrit au préfet en juillet   pour l’alerter sur la constructi­on d’une grande surface dans l’Ouest du départemen­t voisin. «   camions ont été nécessaire­s pour décaisser le terrain. Où sont allés ces camions ? On n’a jamais eu de réponse… », remarque-t-il. Et d’ajouter : « le mal est fait. On a les textes, il faut les appliquer et sanctionne­r. » D’autres signalemen­ts ont été faits et des maîtres d’ouvrage priés par la fédération de veiller à la traçabilit­é de leurs déchets.

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