Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Il fallait rompre l’isolement des chefs d’entreprise » L’interview
Il y a cinq ans, Philippe Marquié a fondé le Club des entrepreneurs en Dracénie. L’objectif : créer du réseau et faciliter l’information
Je n’ai pas la science infuse mais la qualité de mettre les gens en relation. » Le président du Club des entrepreneurs en Dracénie Philippe Marquié se présente ainsi. Chef d’entreprise spécialisé dans le prêtà-porter et la vente de meubles pendant vingt-trois ans, il a créé le Cled il y a cinq ans avec d’autres entrepreneurs. La volonté était de répondre à des besoins réels, mais pas forcément toujours exprimés par les entrepreneurs de ce secteur, surtout issus de TPE/PME. Mais aussi de rompre leur isolement et de mieux faire (re)connaître leurs talents.
Comment vous est venue l’idée de créer ce club ?
En juin , lors des inondations, j’étais à La Palud à Fréjus où on a été touché et à Draguignan, où j’étais en train de faire construire de nouveaux bâtiments. Après ce cataclysme, on s’est aperçu que nous, les chefs d’entreprise, étions un peu la tête dans le guidon. Il manquait une structure pour nous rassembler. Il en existait une petite à SaintRaphaël mais rien à Draguignan. En , j’ai créé ce club sous l’impulsion du président de la communauté d’agglomération dracénoise Olivier Audibert-Troin et avec l’aide d’autres entrepreneurs comme Rolland Melet (fondateur de Smart Connect, le béton connecté, Ndlr).
Quelle était votre volonté à la création de ce club ?
Nous voulions réunir les chefs d’entreprise de temps en temps sur des thèmes variés, créer un prétexte à la rencontre, la discussion autour de leur expérience. Rompre leur isolement était un enjeu important aussi.
Où en est le Cled aujourd’hui ?
Il a bien grossi depuis. C’est une vraie mise en réseau et nous n’avons pas que des entreprises, il y a aussi les communes qui nous suivent, les politiques, les membres de chambres consulaires, d’associations. Notre objectif est aujourd’hui de répondre à chaque question posée par un entrepreneur, de toujours lui apporter une réponse.
Quel type d’événements organisez-vous ?
Nous proposons des soirées à thème. La dernière était, par exemple, sur la loi Travail. Nous réunissons des intervenants de qualité qui viennent souvent à titre gracieux pour expliquer et répondre aux questions des chefs d’entreprise. Ces soirées se terminent par des échanges.
À quoi ressemble le tissu économique dracénois ?
Nous avons de très belles entreprises mais ce sont en majorité des TPE et PME d’une dizaine ou douzaine de salariés seulement. Les secteurs d’activités sont très divers. Ma seule politique, c’est l’entreprise. Le but de ce club est que l’on puisse développer ce territoire car ici, l’économie est très compliquée et nous souffrons de voir partir nos jeunes... Nous avons de très belles entreprises avec des gens motivés et des élus qui font en sorte que ça fonctionne mais il faut se battre. On a du savoirfaire ici, avec des vignobles, des moulins à huile... Nous avons un joli territoire, étendu sur communes, mais il faut juste que les entreprises se parlent.
Et combien d’adhérents au Cled ?
Nous avons plus de deux cent trente cotisants environ mais de très nombreux sympathisants. A chaque réunion, nous accueillons une centaine de personnes car les thèmes les intéressent : la nouvelle loi Travail, la génération Y, la cybersécurité... Ils restent tard chaque soir même si ces chefs d’entreprise ne posent pas toujours de questions. Quand je les vois rester, je suis content.
Quels sont vos projets ?
Nous venons d’officialiser une collaboration avec l’Union patronale du Var. Associé au Cled, l’UPV a proposé un UP Afterworks sur la nouvelle loi de finances [jeudi dernier]. Et le avril, nous organisons une soirée de prestige pour les entrepreneurs, au Château de Berne à Lorgues. Cette fois, il s’agira d’une soirée sans thème, juste pour que les chefs d’entreprise se sentent bien. Une soirée festive autour d’un repas dans un beau cadre. Nous étions plus d’une centaine la dernière fois.