Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Transformation réussie »
Seconde saison, premier test : il y a une semaine, Dorian Boccolacci a pris ses marques avec l’équipe néerlandaise MP Motorsport à domicile. L’occasion d’étrenner la piste F1 du Castellet
U
n mois et demi après son baptême du feu victorieux à Isola sur la glace du Trophée Andros électrique, il a failli redémarrer avec des pneus cloutés... « Quand je suis arrivé, le mercredi matin, il venait de neiger », rigole Dorian Boccolacci. « Heureusement, le mercure a ensuite gravi quelques échelons. De quoi enchaîner ces premières séances d’essais comme prévu, tantôt sur sol sec, tantôt sous la pluie. » Contrairement aux étoiles de la galaxie F, que l’on ne verra pas filer au Castellet avant l’échéance majuscule du Grand Prix de France (- juin), les jeunes loups des GP Series sont venus découvrir la piste varoise relookée la semaine dernière. Sixième du championnat en , avec une victoire au compteur, le natif de Cannes ( ans) vivant à Callian a rejoint l’équipe néerlandaise MP Motorsport. Le voilà à l’aube d’une saison charnière durant laquelle il va jouer gros...
Alors Dorian, ce circuit Paul-Ricard en mode F, comment le trouvez-vous ?
Transformation réussie ! Le premier virage me plait bien. Il nécessite un freinage plus affirmé. Sûr que ce sera mieux lors des départs. Ainsi élargi, le S de la Verrerie s’avère vraiment sympa à négocier. Quant aux deux autres, les T et T (virages du Camp et du Pont, ndlr), il faut s’adapter. Côté Sainte-Baume, la combinaison T-T-T permet d’envoyer plus de vitesse. Et à l’abord de l’ultime « droite » avant la ligne d’arrivée, même si ça reste une zone à risque, on peut tenter plus aisément une manoeuvre de dépassement.
Le nouveau revêtement ?
Les bosses ont disparu. Personne ne s’en plaindra ! Ce goudron flambant neuf « dégrade » très peu les
pneus. La différence saute aux yeux dès les premiers tours. Le seul problème, en fait, c’est quand il tombe des cordes. Comme il n’y a pas de gomme sur la piste, impossible de prendre des trajectoires pluie. Bon, en principe, au mois de juin, la météo sera moins rude. Là, le thermomètre culminait à ou degrés...
Une telle piste, ça donne envie d’avoir plus de puissance dans le dos, non?
Ah oui, bien sûr ! Nous, avec chevaux, on passe la courbe de Signes pied soudé, à , km/h. Sur sol sec, je pense que les F l’avaleront aussi à fond !
L’ami Esteban Ocon vous a déjà appelé pour obtenir des infos sur le tracé ?
Non, pas encore. On va se croiser courant mars lors d’un stage d’entraînement physique dans les Pyrénées. Il me posera peut-être quelques questions sur le Castellet, en effet ! (rires)
Les F et F ne prendront pas leurs marques sur le circuit Paul-Ricard avant le week-end du Grand Prix de France. Est-ce un tort selon vous ?
S’ils permettaient de découvrir les changements sur la piste, ces deux jours de test ne servaient pas vraiment à préparer les courses de juin. Là, c’étaient des conditions hivernales. On utilisait d’ailleurs des pneus Pirelli ‘‘médium’’ alors que dans quatre mois nous chausseront des ‘‘soft’’ (tendres). Comme plusieurs teams évoluant en GP sont aussi engagés en F, ils ont pu enregistrer pas mal de données. Les écuries F, elles, disposeront de trois séances d’essais libres avant la qualif’. Soit quatre heures de roulage. Comment s’est passée votre intégration au sein du team MP Motorsport ? Très bien. Je bosse avec un ingénieur néo-zélandais et il y a deux mécanos français. Mon coéquipier finlandais Niko Kari compte aussi une année d’expérience en GP. Lui courait chez Arden, moi chez Trident. Nous avons chacun gagné une course en . Donc on va s’appuyer sur nos expériences respectives pour progresser le plus vite possible. Si l’écurie découvre ce championnat, elle a démontré son potentiel en F et Formule Renault .. Tout le monde travaille dur dans le but de figurer aux avant-postes.
Quelle cible viserez-vous lors de cette seconde saison ?
(Du tac au tac) Mon objectif, c’est le titre, bien sûr. Il faudra vite trouver le bon « package » avec l’ingénieur, la voiture. Etre performant et constant dès les premières courses. Surtout ne pas répéter les petits excès de fougue, de précipitation, payés cash l’an passé.
Détrôner l’équipe française ART GP qui a coiffé les trois dernières couronnes, c’est possible ?
Si je n’y crois pas, mieux vaut rester à la maison. Le team ART démarre en pole position. Grand favori, OK. A nous de démontrer qu’ils ne sont pas invincibles. Toutes les séries ont une fin, même les meilleures.
La principale chance d’entendre la Marseillaise retentir au Castellet se situe dans les rangs du GP. D’accord ou non ?
Mon objectif, c’est le titre ! ”
Sur le papier, la probabilité est importante, oui. Plusieurs pilotes tricolores peuvent rêver d’une telle issue. Comptez sur moi pour donner le maximum ! Mais attention, on n’est quand même pas à l’abri d’une belle surprise en F...