Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

L’avenir du Balançan reste incertain

Le maire du Cannet-des-Maures, où se situe l’installati­on de stockage des déchets non dangereux qui arrivera à saturation fin 2018, a reçu les représenta­nts des salariés de Pizzorno

- V.G. vgeorges@nicematin.fr

Les représenta­nts des personnels du groupe Pizzorno et le maire du Cannet-des-Maures, où l’entreprise exploite l’installati­on de stockage des déchets non dangereux (ISDND) dite du Balançan, se sont rencontrés hier matin. Une entrevue dans la continuité des multiples réunions provoquées par la grève des salariés du groupe début février. Ces derniers ont ainsi attiré l’attention sur les emplois menacés par la fermeture du site dont la capacité d’enfouissem­ent serait atteinte d’ici fin 2018, et qui, de ce fait, devrait fermer.

Le soutien du maire aux salariés

Si c’était le cas, entre trente et cinquante employés, techniques et administra­tifs, seraient laissés sur le carreau. Et environ 180 000 tonnes de déchets ménagers collectés dans le nord et l’est du départemen­t pourraient être transporté­s, faute de solution, au-delà du Var, gonflant la facture pour les contribuab­les (environ 0,50 € la tonne par kilomètre), sans oublier le coût écologique. Jean-Luc Longour a écouté leurs arguments mais écarte toute responsabi­lité. « J’ai pu être sensibilis­é aux difficulté­s et inquiétude­s pour leur emploi des personnels, explique le maire du Cannet-des Maures à l’issue de la rencontre. Mais la responsabi­lité de la situation est partagée entre les élus et le groupe Pizzorno, qui en porte une lourde part. » Il précise : « J’apporte tout mon soutien aux salariés et j’engage l’entreprise à traiter ses personnels avec tous les égards qu’ils méritent, notamment en leur permettant d’être reclassés, d’avoir les formations nécessaire­s à ce reclasseme­nt. Ils ont des métiers difficiles, parfois aux limites de la salubrité, ils doivent être accompagné­s. Aucun agent ne doit subir l’incurie, l’impéritie du groupe. » Sur le fond du sujet, M. Longour assène : « Pizzorno a un monopole depuis trop d’années, qui lui a fait rater le train de la modernité, pensant qu’on pouvait enfouir pendant 50 ans dans la plaine des Maures, et des élus, que ça arrange, y ont cru. Il ne pouvait, quasiment 10 ans après la dernière négociatio­n, pas ignorer que ça arriverait au bout. En cela, il est responsabl­e et c’est lui qui crée la situation de crise. C’est par ailleurs, un groupe respectabl­e. J’espère qu’il sera à la hauteur de ses responsabi­lités sociétales. »

Pour les génération­s futures

Le premier magistrat a fait remarquer aux deux représenta­nts du personnel qu’« il ne faut pas se tromper d’interlocut­eur. Nous avons une responsabi­lité par rapport à nos mandats, nos engagement­s, notre environnem­ent. Il faut se tourner vers l’économie circulaire, la permacultu­re. On n’est pas responsabl­e uniquement d’un équilibre financier au présent surtout lorsqu’il condamne l’avenir…» Et de rappeler les « 14 millions de tonnes d’ordures enfouies depuis plus de quarante années au Balançan. Pour les génération­s futures, il faut dire stop, passer à autre chose. »

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 ?? (Photo Gilbert Rinaudo) ?? Le maire du Cannet-des-Maures, Jean-Luc Longour (au centre), a assuré de son soutien les salariés du groupe Pizzorno représenté­s par MM. Mounier et Poinclou.
(Photo Gilbert Rinaudo) Le maire du Cannet-des-Maures, Jean-Luc Longour (au centre), a assuré de son soutien les salariés du groupe Pizzorno représenté­s par MM. Mounier et Poinclou.

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