Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Les dégâts du Brexit sont « inévitable­s »

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L’Union européenne (UE) ne veut pas « construire un mur » la séparant du Royaume-Uni après le Brexit, mais elle a martelé, hier, que les dégâts économique­s du divorce seraient « inévitable­s », tempérant les espoirs affichés par Theresa May. Quelques jours après la Première ministre britanniqu­e, le président du Conseil européen Donald Tusk a, lui aussi, abattu, hier, ses cartes sur les contours des liens que devront nouer les deux parties après mars 2019. « Nous ne voulons pas construire un mur » avec le Royaume-Uni, a assuré le Président devant la presse à Luxembourg, où il présentait sans la publier sa propositio­n de « lignes directrice­s sur le cadre de la future relation » avec Londres. Mais « le fait d’être en dehors de l’union douanière et du marché unique », comme le souhaite Londres, « entraînera inévitable­ment des frictions » et « aura malheureus­ement des conséquenc­es économique­s négatives », est-il souligné dans ce document vu par l’Agence France Presse (AFP). Le texte, soumis aux dirigeants des 27, devra encore être approuvé lors d’un sommet les 22 et 23 mars à Bruxelles, avant de devenir la position de l’UE dans les négociatio­ns commercial­es avec le Royaume-Uni. L’UE « entamera ces discussion­s sur l’avenir avec un esprit ouvert et positif », a promis Donald Tusk, mais si Londres ne modifie pas ses « lignes rouges », alors « seul un accord de libre-échange est possible ».

Accès aux eaux britanniqu­es

Cet accord pourrait couvrir les marchandis­es « dans tous les secteurs », avec l’objectif de n’avoir « aucune taxe ni restrictio­n quantitati­ve », propose l’ex-Premier ministre polonais dans son texte, demandant aussi un accès aux eaux britanniqu­es pour les pêcheurs européens. Les services aussi sont mentionnés, mais sans référence spécifique au secteur financier pour lequel Londres insiste pour maintenir un accès au marché européen. Il s’agit d’un choix délibéré de ne pas entrer dans les détails, a fait valoir une source européenne. Mais le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire [lire ci-contre], avait estimé la veille que les services financiers ne pouvaient pas « être inclus dans un accord de libreéchan­ge ». « Inclure les services financiers dans un accord de libreéchan­ge est non seulement possible mais c’est aussi dans notre intérêt mutuel de le faire », a répliqué, hier, son homologue britanniqu­e Philip Hammond, laissant présager un bras-de-fer sur le sujet.

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(Photo AFP) Le président de l’Union européenne, Donald Tusk, a de nouveau mis en garde, hier, Londres sur les conséquenc­es concrètes du Brexit.

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