Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Poels prend du galon
L’habituel lieutenant de Christopher Froome a remporté hier le contre-lamontre individuel à Saint-Etienne et s’affirme dans un rôle de leader
Wout Poels a frappé fort dans Paris-Nice dont il a remporté la 4e étape, un contre-la-montre couru hier à Saint-Etienne. Si les écarts sont loin d’être rédhibitoires, puisque l’Espagnol Marc Soler et le Français Julian Alaphilippe ont cédé moins de 20 secondes, Poels a pris du temps aux autres favoris. Le vainqueur surprise de Liège-Bastogne-Liège 2016 a accédé à la deuxième place du classement, à 15 secondes de l’Espagnol Luis Leon Sanchez (7e de l’étape). En dominant l’exercice, Poels, qui joue habituellement les coéquipiers modèles de Chris Froome, s’est installé aussi en chef de file de l’équipe Sky habituée aux succès dans Paris-Nice (Wiggins, Porte, Thomas, Henao). Même si le Néerlandais, adepte de la langue de bois, a refusé le rôle de favori hier : « On avait deux leaders dans l’équipe avec Sergio Henao (9e du contre-lamontre à 33 secondes). On a toujours deux leaders. » Quant au contexte tempétueux autour de la formation Sky, dont le manager Dave Brailsford a été mis en cause par le rapport d’enquête parlementaire britannique publié lundi, Poels a coupé court : « Je n’y pense pas, je reste concentré sur ma course. Et je soutiens Dave. » Le trentenaire, présent chez Sky depuis 2015, a dû toutefois revenir sur ses propos de l’hiver quand il avait déclaré souhaiter une résolution rapide de l’affaire concernant Froome, le leader de l’équipe Sky qui doit justifier un contrôle antidopage anormal. « Oui, j’espère que ce sera réglé le plus vite possible, surtout pour Chris », a-t-il confirmé à Saint-Etienne sans pour autant prétendre au rôle de leader de remplacement : « Je suis concentré sur le Giro, pour y aider Chris. »
La force d’Alaphilippe
Poels a évoqué aussi son soulagement d’avoir rétabli une situation compromise, mardi, dans le final de l’étape de Châtel-Guyon. Victime d’une crevaison et distancé de près d’une minute, il avait pu revenir sur ses rivaux, étonnamment passifs alors que l’histoire montre que la « course au soleil » se joue souvent à une poignée de secondes. Pour sa part, Sanchez a reconnu s’être ressenti de ses efforts de la veille. « Je vais essayer de défendre mon maillot le plus longtemps possible » ,a répété le leader de la course, vainqueur de Paris-Nice en 2009. Dans la seconde moitié du parcours, Alaphilippe s’est montré le plus rapide des favoris. Le Français, qui semblait manquer de rythme dans les montées mais non de force, a gardé intactes ses chances de victoire finale. En revanche, Tony Gallopin, qui visait le podium à Nice, a lâché bien plus que prévu. « J’étais dans un mauvais jour, ça ne pardonne pas » ,acommenté le Français, qui a cédé plus d’une minute à Poels. Aujourd’hui, la 5e étape relie Salon-de-Provence à Sisteron, sur un parcours de 165 km favorable aux baroudeurs.