Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Bienvenue au GIE « épi de blé »
De nombreux petits élevages de volailles de chair et/ou de poules pondeuses bio, créés ces dernières années dans le Var, ne disposent pas, en raison de la pression foncière, de terres où cultiver les céréales nécessaires à nourrir leurs animaux. À environ 900 euros la tonne, l’achat de cette alimentation représente une charge trop importante pour ces petites exploitations. L’union faisant la force, cinq éleveurs bio de la Provence verte et un céréalier ont monté un Groupement d’Intérêt Économique, baptisé « épi de blé » pour mettre en place une fabrique collective. Celle-ci est située au sein du lycée agricole de SaintMaximin, qui a investi dans le matériel nécessaire à cette installation de stockage et de fabrication (45 000 grâce à la taxe d’apprentissage. Si cet outil demande aux éleveurs un peu de temps «ilyaungainfinancier une maîtrise de la production, et le plaisir de travailler ensemble » remarque Elisa Apostolo, présidente du GIE. La fabrique permet aux éleveurs de diminuer leurs coûts de production et d’être sûrs de la composition et de l’origine des matières premières qu’ils achètent au céréalier Christian Viano : « j’ai choisi de travailler avec des éleveurs locaux pour développer les circuits de commercialisation et pour l’aspect social, explique ce dernier, installé à Artigues. Travailler avec des collègues qui ont les mêmes difficultés et les mêmes vues. Il y a aussi un intérêt économique, je valorise mieux ma production et je vends d’avance. En plus, les producteurs peuvent commander les variétés qu’ils souhaitent et que je sème à leur demande. » 20% de sa production est absorbée par la fabrique.
Un modèle à dupliquer
« On a un collègue de la région hors GIE qui nous vend aussi ses céréales et on cherche d’autres producteurs pour répondre à la demande » précise-t-il. Certaines céréales, que le climat ne permet pas de produire ici à un coût raisonnable, viennent du Gers et d’une huilerie. Christian Brayer, le directeur du lycée, rappelle de son côté que l’établissement y trouve aussi son compte pour la transmission de savoir : « Les lycéens et apprentis sont présents et associés par les utilisateurs de la fabrique aux travaux de manipulation et de fabrication » .Il voit même plus loin : « le lycée produit des céréales, 1 500 poulets pour la cantine scolaire de 800 élèves. On pourrait installer des jeunes car il y a en Provence Verte 3 000 petites bouches à la cantine… Le GIE est l’aboutissement d’un modèle qui, j’espère, sera dupliqué ailleurs. » (1) Le coût des aliments produits par la fabrique est de 435 à 510 euros la tonne.