Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le ministère de l’Économie opposé au fait de redistribuer la «cagnotte fiscale»
Il ne faut «pas refaire les erreurs du passé » en redistribuant l’argent public dès que la situation s’améliore, a estimé hier le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, à propos de la « cagnotte fiscale » appelant à maintenir le «cap» de la réduction des déficits : «Ne refaisons pas les erreurs du passé où, dès que les choses allaient mieux, immédiatement on se mettait à redistribuer l’argent public, c’est-à-dire l’argent des contribuables. » Il réagissait à la proposition du rapporteur général (LREM) du budget à l’Assemblée nationale, Joël Giraud, qui dans Les Echos a suggéré de redistribuer une partie de la « bonne fortune » budgétaire de la France aux maisons de retraite médicalisées et aux territoires en proie à la désindustrialisation, voire aux personnes bénéficiant de minima sociaux.
« Rétablir les comptes de la Nation »
« La meilleure façon pour répondre aux attentes des Français, c’est de rétablir les comptes de la Nation, c’est de réduire le déficit, c’est de réduire la dette publique. [...] Des résultats commencent à venir de ce côté puisque nous serons sous les 3 % en 2017 [lire ci-contre, Ndlr] », a observé le locataire de Bercy, qui a dit avoir « l’obsession de réduire la dette qui aujourd’hui appauvrit les Français ». Bruno Le Maire a insisté sur la nécessité « de continuer avec détermination, avec constance, à réduire les déficits publics, à réduire la dette, à respecter les engagements européens», soulignant que la « parole française » avait «retrouvé depuis quelques mois toute sa crédibilité en Europe ». Le Premier ministre Edouard Philippe avait déjà averti en janvier qu’il n’y avait « pas de cagnotte fiscale » car les éventuelles recettes fiscales supplémentaires issues de la reprise économique serviraient d’abord à désendetter la France. 1. La France a enregistré en 2017 une croissance de 2 %, supérieure aux prévisions du gouvernement dans sa dernière loi de finances, qui tablait sur 1,7 %, ce qui a engendré un surplus de recettes fiscales pour les caisses de l’État.