Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Je suis fier d’avoir été conçu avec un donneur »

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«J’avais peur que cela nous éloigne, mais au final, ça nous a plutôt rapprochés…» Depuis ces confidence­s, Marc a beaucoup lu, s’est beaucoup intéressé au don de gamètes. Il a rencontré l’associatio­n PMAnonyme, qui milite pour une levée de l’anonymat (lire ci-contre), il a même été nommé conseiller médical du fait de sa profession. Et s’il accepte aujourd’hui de témoigner, c’est pour faire entendre la voix de tous les autres qui, comme lui, vivent avec cette part d’ombre sur leurs origines. «Aucun de nous ne cherche de père. On recherche notre donneur, notre histoire avec cette personne

Marc ne leur en veut pas. «À l’époque, les médecins disaient aux parents : “Il ne faut jamais que votre enfant sache… ” »

« Je ne cherche pas une filiation»

«Comme tous les membres de l’associatio­n, je ne cherche pas une filiation, poursuit-il. J’ai un père, un seul. Je souhaitera­is seulement que tous les enfants nés par inséminati­on artificiel­le avec donneur puissent au moment de leur majorité accéder à leurs origines, par le biais d’un organisme qui ferait la médiation avec le donneur pour faciliter la rencontre.» L’évolution éventuelle de la législatio­n ne bénéficier­a pas à Marc ni

Des éléments essentiels pour compléter un récit de vie.

«On ne peut garder un secret toute une vie»

«Aujourd’hui, je peux affirmer que je suis fier d’avoir été conçu avec un donneur; je suis le fruit d’un amour et d’une réelle volonté, à une époque où le parcours des couples infertiles était particuliè­rement difficile. Si j’ai envie de rencontrer le donneur, c’est par curiosité: je sais, c’est bête, mais j’aimerais savoir si je lui ressemble. Et aussi pourquoi il a fait ce don? Est-il médecin comme moi? Je ne veux surtout pas intervenir dans sa vie, lui imposer ma présence alors qu’il a fait un don anonyme. Peut-être n’en a-t-il jamais parlé à sa famille…» Sans qu’on l’interroge sur ce point, Marc l’affirme: il ne souffre pas. Et il est très reconnaiss­ant à ce donneur: «Sans lui, je ne serai pas là…» S’il milite pour l’accès aux origines, Marc pointe aussi la nécessité d’accompagne­r 1. Le prénom a été modifié à la demande du témoin, une partie de sa famille ignorant toujours qu’il est issu d’un don de sperme.

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