Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Nos lecteurs ont la parole
Var-matin vous propose de participer à un débat sur un thème d’actualité. Le sujet du jour : Êtes-vous pour ou contre l’âge du consentement sexuel à quinze ans ?
La décision du gouvernement de fixer l’âge du consentement sexuel à ans a été annoncée lundi par Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes. Décision prise après les consultations citoyennes mises en place dans le cadre du Tour de France de l’égalité et qui tiennent compte des conclusions d’un rapport d’experts. Elle sera présentée le mars en conseil des ministres et fera débat autour du projet de loi contre les violences sexuelles et sexistes.
Selon vous, est-il nécessaire de légiférer sur ce sujet ?
Êtes-vous pour ou contre l’âge du consentement sexuel à ans ?
Le monde a évolué
Bien que me considérant comme une femme très traditionnelle et pro mariage, je dois reconnaître que le monde a évolué et que nos valeurs morales ont bien changé. Je pense qu’en 2018, un adolescent ou une adolescente de 13 ans sont prêts à avoir des relations sexuelles consenties. Bien sûr, d’autres préféreront attendre plus longtemps, mais le sexe de nos jours s’est tellement démocratisé et est devenu un acte banal, je trouve ça bien triste mais c’est ainsi. CHRISTINE GOODWIN, LORGUES
On affaiblit encore la femme
Pour moi, à 15 ans, il y a des filles qui sont déjà mûres et d’autres pour qui c’est plus tard. Je ne suis pas d’accord pour fixer l’âge à 15 ans car je pense que, lorsqu’on est attaqué, on ne sait pas la réaction que chacun peut avoir. On peut être terrorisé et ce n’est pas pour cela qu’on était consentant. De ce coup, là ,on affaiblit encore la femme, ces messieurs seront “graciés” du fait de notre âge. NICOLE ROSSI, VILLENEUVE-LOUBET
Chaque cas est unique
J’ai un énorme respect pour les femmes, même si j’estime que les mouvements féministes vont un peu loin en essayant d’ériger un mur entre les deux sexes. L’âge du consentement sexuel à 15 ans ! Comment peut-on vraiment légiférer sur un âge ? Chaque personne est différente, certaines sont plus matures que d’autres, physiquement et psychologiquement. D’ailleurs, je serais curieux de savoir si les femmes qui vont légiférer en ce sens ont, à la période de l’adolescence, respecté cet âge pour connaître l’amour physique... Si on décide que le sexe ne peut être connu avant 15 ans, alors peut-être faut-il aussi interdire d’autres aspects du mode de vie de nos pré-ados et ados. Les aspects qui peuvent être assimilés à de l’érotisme et aux désirs sexuels : mini-jupe et maquillage par exemple. Là, les féministes vont vous répondre : « Liberté individuelle ». Et l’homme qui a couché avec une personne de moins de 15 ans, on va le mettre en prison même s’il a 15 ans et demi ? Même si les deux sont amoureux et avaient envie de le faire ? L’attirance entre deux êtres doit être la base du passage à l’acte et non la date de naissance de la jeune fille. D’ailleurs, cette future loi est-elle aussi valable pour les femmes attirées l’une vers l’autre où bien seulement pour les hommes ? Voire pour les adolescentes et femmes qui couchent avec un ado de moins de 15 ans ? Sans compter que les jeunes filles d’aujourd’hui font plus âgées. Faudra-t-il demander la carte d’identité avant de faire l’amour ? Gauguin, Lahaye, Besson et beaucoup d’autres ont couché avec des filles de moins de 15 ans, ontils été mis au pilori ? L’islam n’interdit pas cela (Mahomet s’est marié avec une enfant de 9 ans), les coutumes de certaines de nos îles éloignées non plus. L’État va-t-il réguler cela ou offrir des dérogations ? Non, je pense que chaque cas est unique et que les juges sont assez professionnels pour savoir apprécier la problématique que cela peut éventuellement poser. Sans compter que l’ado a des parents et qu’ils sont les premiers concernés par son éducation. Arrêtons d’ajouter des lois à la Loi et de vouloir faire de nous des pantins stéréotypés. PHILIPPE
Tenir compte de la différence d’âge
Je ne comprends pas que nos politiques n’aient pas pris en compte le différentiel d’âge entre les acteurs d’acte sexuel pour sanctionner. Exemple de proposition : – une fille de 15 ans avec un(e) partenaire de 16 ans ou 17 ans : normal (différentiel de 1 à 2 ans). – Une fille de 15 ans avec un(e) partenaire de 19 ans (majeur): danger (différentiel de 3 ans). – Une fille de 15 ans un(e) partenaire de 21 ans : grand danger (différentiel de 6 ans). – Différentiel supérieur à 6 ans : condamnation judiciaire. À 18 ans, les personnes sont majeures, le différentiel n’est pris en compte que pour 3 ans, de 15 à 18 ans. JEAN-PIERRE
Un faux débat
C’est un faux débat : art. 227 et suivants du Code pénal : 1) Entre mineurs il n’y a pas d’infraction. 2) Si le mineur a moins de 15 ans il y a une infraction. 3) Si le mineur a plus de 15 ans, pas d’infraction, sauf si le majeur est un ascendant ou a une autorité de fait ou de droit. Il y a donc déjà un consentement sexuel du mineur de plus 15 ans, mais il est protégé, car le majeur qui est un ascendant ou qui a une autorité sur lui commettrait alors une infraction (art. 227-27 Code pénal). LAURENT PARET, ÉTUDIANT EN DROIT À NICE
Majorité sexuelle à ans
La France est en train de copier sur les pays où, à 11 ans, les fillettes sont mariées et ont des enfants ! Comme cet homme qui avait des rapports avec une fillette de cet âge ! Je suis pour la majorité sexuelle à 17 ans, juste un an avant les 18 ans et non à 15, ce sont encore des enfants. J’ignore si Marlène Schiappa a des enfants ? Alors qu’elle réfléchisse... MICHEL SILVY, SAINT-VALLIER
Arrêtons d’ajouter des lois à la loi”