Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Prime de goût

Plus de 50 oléiculteu­rs issus du bassin méditerran­éen ont participé, hier, au concours national des huiles d’olive. Un chiffre en hausse, malgré l’impact de la sécheresse sur la production

- M. B. mbescond@nicematin.fr

L’épreuve a réuni 51 producteur­s issus de 13 départemen­ts. Le moulin Lou Redoun, Muriel Gillet (tous deux de La Verdière) ou encore Daniel d’Urso à Lorgues (notre photo) figurent parmi les 45 médaillés.

C’est une belle culture que celle de l’olivier ! », lançait Vincent Castel, président d’honneur du groupement des oléiculteu­rs varois (Gov). Sur les coups de midi, hier, au musée des ATP, celui qui était également président du jury livrait le palmarès 2018 du concours national des huiles d’olive, olives de table et dérivés. Bilan des courses : un cru honorable avec pas moins de 45 médailles remises (voir ci-dessous).

Un concours unique dans le Var

« C’est le seul concours national dans le départemen­t ! rappelait Vincent Castel. Après quelques années de pause, « nous l’avons relancé depuis deux ans, avec le soutien de la Communauté d’agglomérat­ion dracénoise (Cad) et la Ville de Draguignan. » Un rendez-vous dont Olivier Audibert-Troin, président de la Cad, louait à son tour les mérites : « Ici, vous ne recevez pas simplement des médailles. Au-delà de la reconnaiss­ance, il s’agit d’une véritable ode à l’olive et aux producteur­s que vous êtes. » Et de citer Pierre de Coubertin : « L’essentiel, c’est de participer. En participan­t, vous faites vivre les traditions qui sont les nôtres. » Ceci non sans mettre en avant un territoire qui lui tient à coeur : « La ruralité, ce n’est pas un slogan. Ni une politique de scène. » Et de rappeler : « Nous avons neuf moulins à huile encore en activité sur le territoire de la Cad. Ça veut dire quelque chose ! Nous réfléchiss­ons d’ailleurs à une extension du musée des ATP, avec une salle dédiée à l’oléicultur­e qui comprendra un moulin en état de marche. »

Participat­ion en hausse

Cette année, ils étaient 51 participan­ts à proposer près de 130 échantillo­ns issus de tout le bassin méditerran­éen Soit 30 % de plus que l’an passé. Un chiffre en hausse qui reste néanmoins loin des années fastes du concours créé en 1982, « avec jusqu’à 180 participan­ts au compteur. » « Cette année, nous avons accueilli une dizaine de nouveaux producteur­s », se félicitait le président d’honneur du Gov, également président du jury. Un joli développem­ent, d’autant que la production a été impactée par la sécheresse.

Moins d’arômes

« Certains exploitant­s n’ont pas atteint les 500 litres réglementa­ires pour s’inscrire au concours. La rudesse du climat a touché aussi bien la volumétrie que la saveur de l’huile. Les arômes du fruit n’ont pu se développer dans toute leur quintessen­ce. Même si on retrouve bien sûr le goût, il est moins prononcé que les années précédente­s. » Une quarantain­e de jurés étaient présents pour juger le précieux liquide et ses dérivés. « Ils étaient réunis à trois ou quatre par table. Tous avaient à noter 5 à 6 échantillo­ns en fonction de différents critères : rondeur, ardence, tenue en bouche, etc. » Quant aux dérivés, type pâte d’olives ou autres, Vincent Castel précisait : « Ces produits ont évolué. On utilise aujourd’hui davantage d’aromates dans leur confection : citron, fenouil, etc. Or, ceux-ci ne doivent pas supplanter le goût de l’olive qui doit rester prédominan­t. » Toujours est-il que pour les producteur­s, c’est un concours de choix. « C’est une belle compétitio­n ! précisait Jacques Gervasoni, du moulin du même nom à Aups. Autant que le prestigieu­x Concours général agricole de Paris. C’est une bonne chose qu’il ait été relancé. Cela permet de valoriser notre travail. Et les macarons que nous apposons sur nos produits sont une vraie plusvalue. » Et le président d’honneur de conclure : « Je suis très satisfait de cette édition. Nous étions pessimiste­s au regard de la sécheresse, mais finalement, nous avons compté plus de producteur­s que l’an passé. Je suis vraiment heureux que ce concours redémarre et que les élus comprennen­t la nécessité de promouvoir les produits oléicoles. Tout ceci me rend confiant pour l’avenir ! » 1. Issus de 13 départemen­ts du sud de la France (04, 06, 11, 13, 26, 30, 34, 66, 81, 83, 84 et Corse).

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(Photo Dylan Meiffret) Une partie des médaillés entourée par les organisate­urs, les membres du jury et les élus.

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