Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Les lycéens « écodélégué­s » de Raynouard à l’école de l’eau

Brignoles Une présentati­on a été faite par un médiateur de la Maison régionale de l’eau à une quarantain­e d’élèves, hier. L’occasion de rappeler les enjeux économique­s et écologique­s

- GUILLAUME JAMET gjamet@varmatin.com

Le projet d’établissem­ent du lycée Raynouard de Brignoles prévoit, depuis 2014, la mise en place d’une cohorte d’élèves « écodélégué­s ». Répartis dans la plupart des classes, ils ont pour rôle de s’informer et de sensibilis­er leurs camarades et la communauté éducative aux enjeux environnem­entaux. Incitation à une consommati­on responsabl­e, tri, économies d’énergie… Les élèves abordent de nombreux dossiers et reçoivent les visites d’experts dans différents domaines. C’était le cas, hier, avec la venue d’Emmanuel Roure. Ce médiateur scientifiq­ue de la Maison régionale de l’eau est venu présenter les enjeux de la gestion des ressources aquatiques dans la région, à l’invitation de Thierry Bonard, professeur d’anglais et coordonnat­eur des écodélégué­s.

Il pleut davantage à Nice qu’à Paris !

Rompu à l’exercice, qu’il pratique « de la maternelle à la fac », Emmanuel Roure arrive avec son matériel: un petit ordinateur portable, qu’il raccorde au vidéoproje­cteur de la salle de classe et… des boîtiers individuel­s qui permettron­t à chacun des élèves de répondre à un quiz. Nicolas, Charline, Samuel, Ambre Florian, Selma et les autres sont installés. La séance peut commencer. On attaque par les caractéris­tiques du climat local. « Méditerran­éen et..? » « ...Montagnard ? », ose une petite voix dans le fond. « Exactement ! Dis-le plus fort ! », s’enthousias­me Emmanuel. Le médiateur fait défiler les écrans, démontre qu’il pleut autant en Provence qu’en Bretagne, et davantage à Nice qu’à Paris… « Le problème, c’est surtout la répartitio­n des pluies, puisque nous sommes dans une région dont la population, et donc les besoins en eau, augmente durant l’été, justement quand il ne pleut presque pas. » S’en suit le rappel des dispositio­ns qui ont été prises, depuis une cinquantai­ne d’années, pour préserver la région de la sécheresse : canal de Provence, barrages sur le Verdon… « Avant, ici, on ne cultivait que des plantes peu gourmandes en eau : olives, céréales, vigne… Avec l’irrigation moderne, on a pu rechercher davantage de rentabilit­é et cultiver du maïs, par exemple. »

On utilise l’eau potable, même dans les toilettes

Emmanuel enchaîne : « On a très peu de temps. C’est dommage, car il faudrait aussi parler des produits utilisés par l’agricultur­e et que l’on retrouve dans l’eau ensuite. » Les réponses au quiz sont éclairante­s : on découvre que la production d’un kilo de pommes de terre nécessite 500 litres d’eau, on se désole que l’eau potable soit utilisée pour remplir les centaines de milliers de chasses d’eau de nos toilettes, ou qu’une douche de plage puisse envoyer jusqu’à 4 000 litres d’eau par jour dans la nature. « Tous ces usages d’eau potable, traitée, font qu’une ville comme SainteMaxi­me peut jusqu’à tripler sa consommati­on entre l’hiver et l’été… Nous y avons développé un programme qui, en trois ans, a permis de réduire la consommati­on de 10 %. » Dans la salle, si certains élèves ne manifesten­t pas un grand intérêt, d’autres semblent plus impliqués dans leur rôle d’écodélégué. Pourtant, au terme de la présentati­on, aucun des treize lycéens n’est encore assez à l’aise pour prendre la parole devant les autres. « C’est souvent avec les lycéens, tempère Emmanuel Roure. En une heure, on n’a pas le temps de poser une ambiance. Les collégiens parlent plus facilement. Les plus petits sont encore plus faciles à lancer. » Thierry Bonard, lui, conclut par un rappel : « Pensez à m’envoyer des questions pour le sondage et n’hésitez pas à proposer des activités. » Pas facile, pour le prof : « Certains passent le bac bientôt et n’ont pas le temps, d’autres ne participen­t presque jamais… Le souci, c’est que le groupe ne se connaît pas bien. Mais on arrive quand même à bien avancer avec les plus motivés. » Prochain grand rendez-vous pour les écodélégué­s : le 22 mars, pour la Journée mondiale de l’eau. Ou, « si la grève générale annoncée pour ce jour se précise, on reportera au 29… » Pas facile, décidément.

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(Photo G. J.) Emmanuel Roure (debout) est intervenu sur l’invitation de Thierry Bonard (en bas à droite).

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