Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
L’appel au dialogue
Dans une région où la communauté musulmane est importante, le dialogue inter-religieux s’est vite imposée comme une évidence. À Nice, rappelle Philippe Pradal, il avait même commencé bien avant l’attentat du juillet . « Nous rencontrons tout ce qui fait la cité », déclare le premier adjoint. Le voyage à Rome, effectué depuis lundi par quelque élus de Provence-Alpes-Côte-d’Azur, a été l’occasion hier de rencontrer le cardinal Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux depuis le premier septembre . L’homme d’église s’est plutôt montré pessimiste. « Le terrorisme islamiste conduit malheureusement à la stigmatisation de l’islam. Tout ce que nous faisons pour favoriser le dialogue inter-religieux est miné par les attaques terroristes. Et j’ai bien peur que nous en ayons encore pour des années. Ce que veulent démontrer les terroristes, c’est qu’il est impossible de vivre ensemble ». Mais le cardinal Tauran n’est pas pour autant résigné. Il veut voir dans « les vibrations » que connaît actuellement l’islam, la promesse de jours meilleurs. « Il y a aujourd’hui en Europe cinq ou six recteurs de mosquée qui réclament, au péril de leur vie, une critique textuelle, littéraire du Coran. C’est une nouveauté. Il faut les aider, les soutenir ». Persuadé que « la plupart des problèmes sont liés à la méconnaissance », le cardinal Tauran affirme que « la solution passe par l’éducation ». Une conviction qu’il a en partie acquise au Liban, « un pays qui s’est construit à l’école ». Cela vaut pour les imams qui « trop souvent n’ont aucune culture », affirme le président du Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux. « Il est important, notamment en France, que les imams reçoivent une formation théologique ».