Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

LA BELLE ET LA BELLE

- C. C.

De Sophie Fillières (France). Avec Sandrine Kiberlain, Agathe Bonitzer, Melvil Poupaud. Durée :  h . Genre : comédie dramatique. Notre avis :

L’histoire

Margaux (Agathe Bonitzer),  ans, fait la connaissan­ce de Margaux (Sandrine Kiberlain),  ans : tout les unit, il s’avère qu’elles ne forment qu’une seule et même personne, à deux âges différents de leur vie.

Notre avis

Une forme naturalist­e agrémentée de fantastiqu­e. La formule, fraîche et osée a du bon tant Sophie Fillières sait entretenir le mystère sur la relation entre ses deux Margaux. La plus jeune, Agathe Bonitzer, se laisse aller à ses pulsions, couche le premier soir mais ne s’attache jamais. La seconde, Sandrine Kiberlain apprend le décès de son ancienne meilleure amie et voit revenir dans sa vie son seul amour… celui que la benjamine ne va justement pas tarder à rencontrer. Un homme de l’entre-deux âges auquel Melvil Poupaud prête beauté et désinvoltu­re. Il ne saura pas le secret des deux belles, mais après tout est-ce la même personne ? Et peu importe ! Sophie Fillières brouille les pistes mais livre un conte émouvant sur le temps qui passe et ces choix que l’on fait à vingt ans et que l’on regrette (ou pas) à l’avenir. Le questionne­ment vaut aussi en sens inverse, lorsque Margaux (la jeune) s’étonne de ce qu’elle va devenir, de ce miroir déformant qui lui fait face, la repousse autant qu’il la subjugue. Non dénué d’humour ou de séquences cocasses, La Belle et la belle, sous son air planant aborde subtilemen­t une vague de sujets liés à la vie. À savoir la solitude, la maladie, la mort, la peur de vieillir, d’aimer et la difficulté de se retrouver soimême. Les partis pris esthétique­s tels ces décadrages permanents des champs contre champ, comme pour fuir la parole, démontrent que l’essentiel se situe ailleurs, dans cette ellipse a peine effleurée ou Margaux deviendra Margaux… ou une autre Margaux. Brillant.

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