Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Un Raphaëlois de 20 ans grièvement blessé
Un accident rarissime s’est produit, hier après-midi, au Tir club fréjusien. Une balle oubliée dans un fusil de chasse a percuté de plein fouet un jeune Raphaëlois. Son pronostic vital est engagé
On a entendu le coup de feu puis, juste après, des cris atroces. Tout s’est passé en une seconde. C’était incroyable… » Souffle court, teint livide, le quinquagénaire, membre du Tir club
fréjusien, cherche ses mots en désignant le pas de tir. Derrière la vitre, une dizaine de sauveteurs – sapeurs-pompiers et médecins du SMUR et du SAMU – luttent pour garder en vie un Raphaëlois de vingt ans, percuté de plein fouet par une balle de calibre 308. Le drame s’est noué une heure plus tôt, hier après-midi, vers 15 h 40. Plusieurs tireurs s’exercent sur des cibles situées, en plein air, jusqu’à 300 mètres. L’un d’eux, un sexagénaire monégasque, a posé derrière lui son fusil de chasse dans une housse. Comme il l’indiquera plus tard aux enquêteurs, il est persuadé que l’arme n’est pas chargée. Il se trompe. Lorsqu’il la soulève pour la déplacer, le coup part.
Évacué par hélicoptère
La balle tranche net les deux doigts d’un Raphaëlois de 23 ans et percute de plein fouet son ami, également domicilié dans la cité de l’Archange, âgé de vingt ans. Dès lors, tout va très vite. La direction de l’association alerte les secours, tandis qu’un membre du club a la présence d’esprit de ramasser les deux doigts pour les confier aux sauveteurs. Le premier est évacué vers la Clinique de la main, à Cannes. Le cas du second est plus grave. Lorsque les pompiers lui prodiguent les premiers soins, il est en arrêt respiratoire et a déjà perdu beaucoup de sang. À 16 h 45, la décision de l’évacuer est prise. Le garçon est hélitreuillé vers l’hôpital Saint-Anne de Toulon. Le propriétaire du fusil, de son côté, a été entendu par les policiers. Il a été laissé libre et devra se présenter, ce matin, au commissariat de Saint-Raphaël.
« Ça n’arrive jamais, ces choses-là ! »
Sur le parking, après le départ des sauveteurs et des enquêteurs, les adhérents du club témoignent. « Ça fait cinquante ans que je fais du tir, assure un retraité fréjusien. C’est la première fois que je vois un truc pareil. Ça n’arrive jamais, ces choses-là! Surtout ici. Plus à cheval sur la sécurité que nos dirigeants, ça n’existe pas. »
Dans son bureau, visiblement choqué, le président Jacques Armitano confirme : « On fait tout pour que ce genre de chose n’arrive pas. Et voilà… Il suffit d’un accident… » Il soupire. « J’ai fondé ce club. En trente-cinq ans, on n’a jamais eu le moindre incident ! »
Avec près de neuf cents adhérents, le Tir club fréjusien est l’une des plus importantes associations sportives de la cité romaine.
« Surtout, conclut Jacques Armitano, j’espère que le petit va s’en sortir. De tout mon coeur… »