Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Julien Giudice : «Onnous dénigre, c’est vexant »
Julien Giudice a travaillé chez Bombardier Transport, fabricant de trains, avant de rejoindre la SNCF voici sept ans. Il dirige l’équipe des dépanneurs du technicentre de Cannes-la-Bocca, qui intervient entre les Arcs-Draguignan et Vintimille. «On a une astreinte 24 heures sur 24, sept jours sur sept, précise-t-il. En cas de panne, le dépanneur va sur place dans le délai le plus court pour remettre la rame en service ou pour trouver une solution pour ramener la rame jusqu’au centre de maintenance. Il faut être réactif. » Ces interventions se font rarement quand les passagers sont à bord, parfois elles ont lieu en gare. « Le problème sur la Côte, c’est qu’il n’y a qu’une voie dans un sens et une dans l’autre. La moindre panne bloque tout le trafic. Quand le dépanneur dépanne, il libère tout le système. » Cet homme de 32 ans a choisi la SNCF « pour le prestige de l’entreprise. Je n’ai pas pensé aux pseudo-privilèges. J’ai travaillé dans le privé, je n’ai pas vu de changement. Quand on postule, c’est pour le côté technique, les évolutions qu’on n’a pas dans une boîte de 1 000 salariés. À la SNCF, grâce à la mobilité et à ce qu’elle impose, on peut évoluer. » Heureux dans son travail, il vit mal les attaques contre son statut et son entreprise : «Je ne crains pas ce qu’on va m’enlever. Mais on nous dénigre. Ce qu’on dit sur les cheminots, et comment c’est dit, dans les médias, et même en famille, c’est toujours vexant. » Quand il entend certains parler, il évoque son malaise. « Je me sens gêné de travailler à la SNCF. C’est même pire que d’être chômeur. Hormis l’avantage de prendre le train, qui n’est pas dans le statut, je ne me sens pas privilégié ». Quant à la retraite : « Je n’y pense même pas. Ici, on a un remiseur qui a 62 ans. »