Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Sébastien Martin : «La sélection est très dure »
Sébastien Martin est un jeune conducteur de train. Aux commandes d’un TER, il arrive en gare des ArcsDraguignan un peu après 20 heures. Terminus, tout le monde descend. Sauf lui. Il doit conduire sa rame jusqu’au centre de remisage, situé à quelques centaines de mètres plus loin. Chaque nuit, six à dix trains sont stockés sur ces voies de garage pour permettre aux équipes de nettoyage, un service externalisé par la SNCF à ONET, de faire le ménage… Afin que les voyageurs arrivent le lendemain dans des voitures toutes propres.
Une formation difficile et des responsabilités
Est-il un privilégié ? «Ouiet non, répond ce jeune père de famille de 32 ans. Dans notre métier, on se lève très tôt, on finit très tard. J’ai pris mon service à 15 h 30, il est 20 h 30. Je viens d’avoir un enfant et ce soir, je dors ici, à l’hôtel. Demain, j’attaque à 5 heures sur un autre train, en direction de Nice. » Sébastien s’est donné du mal pour en arriver là. Avec sa formation d’électricien, il a été retenu tout de suite quand il a postulé. Son type de profil intéresse la SNCF, qui ne retient qu’un candidat sur 100 CV pour le poste de conducteur. «La sélection est très dure, explique-t-il. C’est la première fois de ma vie que j’ai autant travaillé. La formation a duré six mois pour être conducteur de manoeuvre et de ligne locale, puis encore six mois pour pouvoir transporter des voyageurs. Il y a énormément de procédures techniques à connaître par coeur. On est toujours en formation pour être à jour, à niveau. » Le cheminot avait eu des expériences avant, dans l’électricité et la restauration. « Au niveau du salaire par rapport aux horaires, au rythme décalé, je n’ai pas l’impression d’être beaucoup plus payé. Je touchais quasiment la même chose dans le privé mais j’étais tous les soirs chez moi… Sans compter les contraintes, les situations de stress. En cas d’anomalie, il faut savoir gérer l’incident et les gens » Le referait-il ? « Oui. C’est un très beau métier, avec beaucoup de responsabilités. C’est valorisant. Je m’éclate ! »