Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Ivan Bellais : « On peine encore à recruter »
« Le statut couvre la rémunération, le temps de travail, le déroulement de carrière, les congés, le régime d’assurance-maladie, le droit syndical et c’est tout». C’est Ivan Bellais, responsable des relations extérieures de la SNCF Côte d’Azur, qui l’explique. Travaillant à la SNCF depuis 18 ans, après avoir occupé huit métiers et des postes à responsabilité dans le privé, il n’est pas au statut mais se sent cheminot jusqu’au bout des ongles. D’emblée il précise : « Il ne faut pas oublier la clause de mobilité et les horaires décalés qui s’imposent aux personnels ».
CV par jour, peu d’embauches
Le régime de retraite n’est pas un élément du statut, rappelle-t-il, rectifiant au passage une contre-vérité : «Le statut ne garantit pas l’emploi à vie. S’il y a faute d’un agent, il y a une graduation de sanctions et la possibilité de licencier. » Quant aux quelques voyages de train dont bénéficient les cheminots et certains membres de leur famille «ces facilités de transport sont un avantage proposé au salarié pour attirer du monde et le garder. Aujourd’hui, on peine encore à recruter», relève Ivan Bellais. En effet, sur les 1 000 CV spontanés reçus par jour, très peu se concrétisent en embauches car la sélection est rude, les formations difficiles et les rythmes décalés. Des candidats abandonnent parfois avant la fin de leur période d’essai, qui est d’un an. Dans une économie marquée par des rapports tendus entre partenaires sociaux, la vraie chance des cheminots est ailleurs : «La SNCF est une entreprise vraiment sociale, avec une réelle politique de ressources humaines, selon le responsable des relations extérieures. On offre aux gens la possibilité d’évoluer, avec des concours internes, des formations. L’égalité femmes/hommes est aussi inscrite dans l’ADN du groupe ». Et de souligner : «Il y a cette reconnaissance de l’être humain que je n’ai jamais vu ailleurs dans mon parcours professionnel. »