Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Cruel mais mérité !

Les Toulonnais ont commis trop de fautes individuel­les pour ne pas se mettre en danger. Une dernière mêlée perdue a eu raison de leurs ratés et de leurs manques

- PAUL MASSABO

EEntre indiscipli­ne et indigence

(E t Toulon a fait crac, boum, hu ! Et personne n’est tombé à genoux. Les joueurs d’Oyo, en plein boom, pouvaient lever les bras au ciel, ils ne se lassaient pas de s’enlacer. Croyez-vous qu’ils soient jaloux les Toulonnais ? Pas du tout, pas du tout. Et pourtant, il y avait un piège (sans fille), presque tabou. Les Varois savaient où ils mettaient les pieds en se rendant dans l’Ain et ce qui les attendait. Ils s’y étaient même préparés toute cette semaine. Et au final, Toulon qui jouait une place pour se caler dans le haut du tableau se retrouve toujours dans le bon wagon mais en queue de quai pour une place qualificat­ive directe pour les demis. Un « joli » et triste gâchis. Les hommes de Galthié qu’on croyait partis sur de bonnes bases après notamment leur succès à La Rochelle (27-20) et la large victoire sur Agen (54-5) en pleine déconfitur­e marquent un préjudicia­ble coup d’arrêt. La défaite contre Lyon (15-6) était, voulait-on croire, un avertissem­ent avec frais. La leçon serait retenue. Mais là, face à la lanterne rouge, certes en net regain de forme, Nonu, Ashton, Vermeulen et consorts avaient, pouvait-on imaginer sans peine, les moyens de bien faire. On a même cru que Tillous-Borde et les siens allaient parvenir à leurs fins. Sans gloire certes mais avec pragmatism­e. Même pas ! La 79e minute et une ultime mêlée leur ont été fatales. Hélas, trois fois hélas. Comme ce fut déjà le cas à Brive et Agen (autant d’équipes qui luttent pour ne pas descendre), Oyonnax n’a pas échappé à la triste règle des Varois. Ils se sont inclinés, une fois de plus, dans les toutes dernières minutes faute d’avoir été dans l’incapacité de se mettre à l’abri avant. Les hommes de Buononato ne lâchent jamais rien. Ils l’ont encore prouvé et la réussite a été de leurs côtés. Elle sourit aux audacieux. La victoire a penché du côté des joueurs qui en voulaient le plus. Toulon ne peut s’en prendre qu’à lui-même. À cinq longueurs de l’arrivée, les Rouge et Noir sont toujours à la peine loin de leurs bases. Désormais, ils n’ont plus le moindre droit à l’erreur. Bien sûr, à domicile (réceptions de Clermont, Montpellie­r et Castres), ils ne peuvent se permettre de laisser le moindre point et dehors contre le Racing 92 et Pau pour finir, ils seraient inspirés de ramener un petit quelque chose. Toulon devra se sortir de ce guêpier qui n’a rien d’irrémédiab­le . Pour autant, s’il avait voulu se tirer une balle dans les pieds avant de se les prendre dans le tapis, le RCT ne s’y serait pas pris autrement. Les errements, les approximat­ions, l’indiscipli­ne, la pauvreté du jeu proposé, l’incapacité à multiplier les temps de jeu, à se faire plus de trois passes sont préoccupan­tes. Quand ses brillantes individual­ités sont prises sous l’étau, le RCT ne s’en sort décidément pas. Ce Toulon à réaction pèche dans l’action. La transition énergétiqu­e, Oyo peut en parler. Il le prouve en ne faisant preuve d’aucune économie d’énergie. Le développem­ent durable, en revanche, ne semble pas séduire les joueurs toulonnais qui n’ont visiblemen­t rien d’écolo. À l’heure des éoliennes, ils n’ont désormais plus la moindre occasion de brasser du vent. Ils seraient inspirés -, faute d’expirer – de trouver urgemment un second souffle.

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(Photo Dominique Leriche) Faute d’avoir fait ce qu’il fallait à Oyonnax pour se mettre à l’abri, le RCT va devoir cravacher pour décrocher sa qualificat­ion.

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