Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Les filles et leurs études : dépasser les a priori

Les stéréotype­s commencent souvent dès l’orientatio­n. Pourtant, de plus en plus de filles poussent les portes des filières dites « masculines », avec toujours plus d’excellence

- MÉLISSA MARI / SOPRESS

Dans de nombreux domaines, les femmes ont été pionnières. Puis, l’évolution des sociétés les a menées vers d’autres horizons, allant jusqu’à déserter les formations les plus techniques ou scientifiq­ues. Un schéma qui tend à évoluer.

Dans les grandes filières

La Journée internatio­nale de la femme a été, comme chaque année, l’occasion de mettre en lumière les écarts salariaux et la complexe répartitio­n des postes à responsabi­lité entre hommes et femmes. Mais le problème se pose souvent plus en amont. C’est notamment le cas dans les études supérieure­s, puisque ces cursus sont les premiers à mener les femmes vers des domaines aujourd’hui majoritair­ement investis par les hommes. Comme le rappelle une récente étude du Céreq, le XXe siècle a vu une forte croissance du nombre d’étudiantes. Elles sont désormais 57 % à étudier à l’université et représente­nt plus de la moitié des étudiants en licence et master, mais sont encore peu nombreuses dans les formations sélectives telles que les DUT, les écoles d’ingénieurs, les classes préparatoi­res aux Grandes écoles. L’étude souligne pourtant que les jeunes femmes ont de très bons résultats scolaires. Ce sont notamment dans les profession­s accessible­s par concours que les femmes se démarquent. En 2017, 47 % des médecins en activité étaient des femmes, contre 38 % en 2007. Elles sont également plus nombreuses à se tourner vers la fonction publique : hôpital, collectivi­tés et surtout, la Fonction publique d’État (56 %). Enfin, dans la magistratu­re, les postes se féminisent et deux tiers des membres sont des femmes (57 % d’étudiantes en 1984 à l’École nationale de la magistratu­re, contre 73 % en 2017). Même constat pour les avocats, puisque les effectifs féminins y ont crû 2,5 fois plus vite que ceux des homologues masculins.

Quelques exemples à suivre

Alors qu’elles y étaient pionnières, les femmes désertent désormais la filière informatiq­ue (- 50 % de femmes en vingt ans). Ainsi, les initiative­s se multiplien­t dans les écoles spécialisé­es (portes ouvertes, sessions découverte), mais également lors d’événements nationaux dédiés (Elles bougent, Connected Girls). Comme le révèle une étude du Syntec numérique, pour les étudiantes, les rencontres avec des personnali­tés externes jouent un rôle déterminan­t pour intégrer le milieu. Des barrières qu’on retrouve également dans d’autres métiers et qu’il faut apprendre à dépasser, comme le raconte Justine, responsabl­e secteur pour une entreprise de vente de spiritueux à Mougins : « Historique­ment c’est un métier d’hommes. Depuis quelques années, on a vu se développer le nombre de commercial­es, par souci d’équité et parce que les techniques de vente ont évolué (on recherche des profils avec un cursus scolaire en sortie d’écoles de commerce). Les entreprise­s soulignent que les femmes ont une sensibilit­é différente à la vente. Mes interlocut­eurs sont souvent masculins, je dois asseoir ma crédibilit­é dès le départ (les clichés subsistent). Il faut sans cesse faire ses preuves (souvent deux fois plus qu’un homme). Le travail de commercial est une expérience enrichissa­nte et pour travailler dans ce milieu précis, il faut avoir du caractère, de la répartie et de l’humour pour être ferme, sans se braquer. Le parcours est parfois semé d’embûches, mais au final on a un véritable sentiment de satisfacti­on quand on arrive à s’accomplir dans ce milieu d’hommes. Après tout, ce n’est qu’une question de compétence­s. »

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Si la part des femmes dans le bâtiment était de , % en , elle était de , % en , de , % en  et de , % en . En , elle est de  % (source FFB).

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