Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

L’horreur sur la scène de crime des Issambres

Les experts en médecine légale ont présenté à la cour d’assises du Var les pénibles images de la retraitée égorgée devant sa villa. Hervé Robino a exonéré sa fille aînée de toute responsabi­lité

- G. D.

Au deuxième jour de leur procès pour l’assassinat de Bernadette Cogis, dans la nuit du 27 au 28 juillet 2014 aux Issambres, les trois membres de la famille Robino sont toujours divisés. Mais s’agissant de leurs responsabi­lités individuel­les, le père, Hervé Robino, a poursuivi dans sa logique d’aveu. Après avoir avoué la préméditat­ion la veille, il a innocenté hier sa fille Roxanne de tout geste homicide envers la victime. Quant à la mère de famille, Pascale Robino, déjà mise en cause par son mari, elle a été également impliquée par sa fille aînée, dans le rôle d’instigatri­ce du crime. Comme depuis le début du procès, Pascale Robino s’est montrée dans l’incapacité de répondre de façon claire aux questions du président François Guyon.

À demi décapitée

Ce deuxième jour d’audience était réservé aux experts qui ont analysé la scène de crime, sur la terrasse de la villa où résidait la victime aux Issambres. Un moment éprouvant pour les proches de Bernadette Cogis. « J’ai suivi Madame Cogis par-derrière. Je lui ai mis la main sur la bouche, et j’ai porté deux coups de couteau, a raconté Hervé Robino. Elle s’est effondrée, puis elle s’est assise et, toujours par-derrière, j’ai mis le troisième coup de couteau. Roxanne était loin de moi à ce moment-là. Elle ne bougeait pas. Elle était terrorisée.» « Les deux premiers coups ont égorgé la victime, du menton jusqu’à l’arrière de la nuque, a indiqué le médecin légiste. Bernadette Cogis n’a pas été décapitée, mais la lame a été jusqu’à la moelle épinière, sans la trancher. Elle n’a pas non plus touché les gros vaisseaux du cou. En revanche, le coup de couteau au flanc droit de la victime a été si profond qu’après avoir transpercé le foie et les deux poumons, la lame s’est arrêtée de l’autre côté du tronc. »

« C’est ma mère… »

Ces lésions très sévères ont entraîné la mort en deux à trois minutes. Le couteau, qu’Hervé Robino a dit avoir ensuite jeté dans l’Argens, n’a pas été retrouvé. Il devait avoir une lame d’au moins 25 cm. « C’était un couteau de type militaire, a-t-il décrit. Avec une lame très effilée et des dents sur le dessus. » Qui avait décidé de cette expédition criminelle ? Roxanne Robino avait dit la veille que son père lui avait ordonné de l’accompagne­r cette nuit-là chez la victime. « En fait, c’est ma mère qui m’a dit qu’il fallait aller faire peur à Bernadette. J’ai refusé, alors elle a dit à mon père d’y aller. Je ne l’avais jamais dit, parce que je protégeais ma mère. » Devant ce nouveau rebondisse­ment, le président Guyon a demandé à Pascale Robino de réagir. « Peut-être qu’on a dit qu’on allait lui faire peur. Mais ça m’étonnerait que j’ai demandé à ma fille d’y aller. Je n’ai pas fait une demande directe. » La cour entendra aujourd’hui une douzaine de témoins, dont la soeur cadette de Roxanne, qui avait livré aux gendarmes les premiers aveux sur l’implicatio­n de sa famille dans ce crime.

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(Croquis d’audience Rémi Kerfridin) Hervé Robino, le plus souvent recroquevi­llé au fond du box, a innocenté sa fille.

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