Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Lesg estes qui sauvent
Saint-Maximin mais sauve qui peut Sapeurs-pompiers et intervenants scolaires ont dispensé, hier au lycée Janetti, des formations aux premiers secours auprès de 400 élèves du premier et second degré
Quatre cents scolaires ont reçu une formation aux premiers secours, hier, au lycée Janetti. L’initiative répond à une demande forte des sapeurs-pompiers. L’objectif à terme est de former cent pour cent des élèves.
Un scooter à terre. Deux ados, au sol, non loin. L’un souffre d’hémorragie. L’autre, non casqué, gît inconscient. La scène pourrait se dérouler sur n’importe quelle route du département. Mais c’est en pleine cour de récré du lycée, à l’heure de la pause matinale, qu’est simulée cette démonstration de secours routier… Dans les rôles principaux, des lycéens formés aux gestes qui sauvent, comme quatre cents autres jeunes des établissements de SaintMaximin, hier matin. Réanimation cardio-pulmonaire, position latérale de sécurité et compression d’une hémorragie n’auront plus de secret pour ces élèves de tout âge. Même si «ce n’est pas évident de poser un garrot» pour cet élève de CM2, ou de « retenir l’ordre des étapes quand une victime ne respire plus…» pour cet autre, tous auront retenu de cette journée les bons réflexes à adopter. Pour les dédramatiser comme pour sauver des vies. De la primaire au second degré, les établissements de la commune sont ainsi les pilotes du département dans la mise en place volontariste d’un Comité d’éducation à la santé et la citoyenneté interdegrés. Un programme national initié en 2006, notamment pour promouvoir la formation citoyenne aux premiers secours. Mais aux résultats contrastés, avec en 2015 seulement 30% des collégiens formés au module PSC1 (prévention et secours civiques de niveau 1).
Une volonté forte
« C’est une volonté forte depuis les attentats terroristes de 2015 et 2016 que d’oeuvrer pour cet apprentissage tout au long du parcours éducatif »explique François Royer, le proviseur adjoint du lycée Maurice-Janetti. « L’objectif est d’avoir une continuité dans la scolarité pour former les citoyens de demain. Dans le département, la commune est précurseur et dans l’académie seule la ville de Grasse fait de même», abonde Catherine Vogin, l’inspectrice de d’Éducation nationale de la circonscription de Saint-Maximin. Avec les infirmières scolaires oeuvrant sur la commune dans le premier comme le second degré, l’idée de relancer de manière forte et efficiente ce programme a donc rapidement fait son chemin. « Nous travaillons à la mise en place de cette initiation aux premiers secours et à cette journée d’ateliers depuis juin dernier». Car avant la mise en pratique, les prérequis théoriques ont dû être dispensés au cours d’interventions en classe. Patricia Sénéchal, infirmière du collège HenriMatisse et son homologue du lycée Audrey Crosta sont ainsi intervenues à raison de deux ou trois heures par classe tout au long de l’année.
Objectif % des élèves formés!
Puis, afin de préparer au mieux les élèves à l’apprentissage concret des gestes qui sauvent, les secouristes professionnels ont logiquement été mis à contribution. L’initiative répond d’ailleurs à une demande forte de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, « de former 80% de la population générale aux premiers secours. » Mais pour Pierre-Elisé Bartoli, animateur communication de l’UDSP 83, « la finalité est d’atteindre 100% des élèves formés!» L’affaire est entre de bonnes mains puisque d’à peine 1000 en 2017, le nombre de scolaires initiés devrait largement doubler dès cette année. Les pompiers s’appuient dans leur action sur des supports pédagogiques et ludiques conçus sur mesure pour ces publics. Avec un slogan « Sauve qui veut ! », décliné en une application numérique, sorte de plate-forme ludo-éducative…
Travail de longue haleine
Si l’intervention du jour mobilisait pas moins de dix sapeurs-pompiers professionnels, aux côtés des dix intervenants scolaires, c’est aussi toute une logistique qu’il a fallu déployer pour mener à bien les exercices pratiques. Mannequins modèles réduits, kits fausses plaies, matelas de sol, défibrillateurs automatisés externes (DAE), supports pédagogiques… et toute une organisation millimétrée de la journée pour que chacun des stagiaires puisse pratiquer toutes les activités. Un coût financier aussi à supporter pour la collectivité. Le conseil départemental y apporte son concours dans le cadre des projets d’intérêt du territoire (PIT). Hier représenté par Séverine Vincendeau, conseillère du canton, qui insiste sur la nécessité « d’accompagner les projets d’initiative locale de façon transversale et au-delà des compétences de chacun des acteurs institutionnels… » L’association Prévention Maif, comme partenaire de l’Éducation nationale pour les formations PSC1, fournit aussi sa contribution au titre de cette initiative, « car elle répond à nos valeurs…», explique sa représentante venue de la délégation d’Hyères. Une grande première en tout cas dans le département, qui a nécessité l’investissement sans compter de tous les intervenants. Nul doute qu’une fois rodé et éprouvé, ce type de formation dédiée au secourisme entrera dans le socle commun des connaissances assimilées… Dès le CP et jusqu’à la terminale.