Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le livre du jour Macron passé au concasseur
« Recalé » de la primaire socialiste l’an dernier, Gérard Filoche n’a pas pour habitude de mâcher ses mots. Alors quand il s’intéresse à Macron, forcément, il s’en donne à coeur joie et envoie du bois ! Homme de cabinet, suppôt de la finance, néo-thatchérien, chantre de l’ubérisation, fossoyeur du service public, le chef de l’Etat encaisse tous azimuts sous la plume du fils de cheminot devenu inspecteur du travail, qui fut membre du PC puis de la LCR avant de rejoindre le PS en . Il en a été exclu en novembre, pour avoir retweeté un photomontage où Emmanuel Macron apparaissait affublé d’un brassard nazi sur lequel le sigle dollar avait remplacé la croix gammée. Sa vision de la politique actuelle est prestement résumée dans sa dédicace : « Rien n’est bon dans le Macron ». Mais Emmanuel Macron n’est pas le seul à en prendre pour son grade. « Le quinquennat Hollande est le pire que la gauche ait connu en cent ans d’histoire », pose Gérard Filoche, qui cite dans la foulée d’Ormesson : « Macron n’a pas de socle, il vit de la chute des autres. » S’il éreinte un Président qui, à ses yeux, n’a que mépris pour les chômeurs, Filoche se place surtout résolument dans une optique de reconquête sociale. Estimant bien sûr que «les ordonnances travail n’auront aucun effet sur l’emploi », il refait le match avec un programme à gauche toute. Il prône ainsi les heures par semaine. Son postulat : c’est seulement en partageant le travail qu’on pourra créer des emplois. Il préconise également un retour au droit à la retraite pour tous à ans, à partir de trente-cinq annuités, la hausse du Smic à euros brut ou l’instauration d’un salaire maximal plafonné à vingt Smic. « Nous battrons Macron et gagnerons les prochaines élections avec un projet de restauration d’un secteur public proclamé haut et fort », conclut Filoche, qui reprend à son compte le projet d’une VIe République sociale et démocratique porté par Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon lors de la présidentielle. Le tout en pariant naturellement sur un échec de Macron, parce qu’« il n’a pas de base sociale derrière lui » et que « les gens d’En marche ! sont des ovnis ». Macron ou la casse sociale, éditions de L’Archipel, 387 pages, 20 euros.