Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Pas de taxe foncière en fonction des revenus

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Le sujet est central voire vital pour de très nombreux Français propriétai­res de biens immobilier­s et une clarificat­ion de la part du gouverneme­nt était très attendue : Edouard Philippe a exclu, hier, que la taxe foncière puisse être à l’avenir calculée en fonction des revenus, une piste de réforme évoquée par le ministre Gérald Darmanin « qui n’est pas sur la table » dans le cadre de la remise à plat de la fiscalité locale. Invité de BFMTV/RMC, le Premier ministre n’a, en revanche, pas exclu le rétablisse­ment de la demi-part fiscale pour les veuves et veufs, jugeant que « tout est possible » tant que sont conservées « la direction et la cohérence de l’action » du gouverneme­nt, notamment la maîtrise des finances publiques. Actuelleme­nt, la taxe foncière, un des principaux impôts locaux, est payée par les propriétai­res de biens immobilier­s à un taux qui dépend de leur lieu de résidence, mais qui est identique qu’ils soient modestes ou riches. Lors d’une audition au Sénat le 12 mars, le ministre des Comptes Publics Gérald Darmanin avait suggéré qu’on puisse « considérer que l’impôt local fondé sur la propriété soit fonction de la valeur locative du quartier, mais aussi du revenu », afin « d’éviter les iniquités ». Attention, conduite erratique. En annonçant, hier matin, au Conseil de Paris le lancement d’une étude sur « la gratuité des transports en commun pour tous », la maire socialiste de Paris a amorcé un changement de cap spectacula­ire. Après avoir chassé les voitures et banni les autos anciennes, Anne Hidalgo se décide à partir à la recherche de vraies solutions alternativ­es. Il était temps ! Vouloir réduire la pollution à Paris est éminemment louable. Mais il s’agit d’une question de santé publique qui ne peut pas être traitée à coups de décisions simplistes, au nom d’un idéologie bêtement autophobe. Si les banlieusar­ds viennent s’agglutiner sur le périph’ parisien, ce n’est pas uniquement pour le plaisir de passer des heures dans les bouchons. C’est avant tout parce que les transports en commun, coûteux et souvent en retard, ne sont pas adaptés pour un certain nombre de trajets depuis la grande couronne notamment. Quand elle explique, comme hier, que « nous ne sommes plus dans les Trente Glorieuses » et « qu’il ne faut pas chercher des solutions dans la boîte à outils d’hier », Anne Hidalgo a raison, cent fois raison. Instaurer la gratuité des transports à Paris en , année des municipale­s, serait un formidable coup politique de nature à relancer une élue qui essuie échec sur échec, de la remise en cause de la fermeture des voies sur berge par la justice au fiasco des Velib’. Cette idée séduisante est-elle pour autant réaliste ? Rien n’est moins sûr. Prudente, la maire de Paris souligne d’ailleurs la nécessité « d’analyser s’il existe un modèle économique viable ». Il faut dire que les chiffres donnent le vertige : les transports en commun en Ilede-France coûtent dix milliards d’euros par an, dont , milliards financés par les titres de transport. Au passage, cette compétence rélève de la Région présidée par Valérie Pécresse et non de la mairie de Paris... Anne Hidalgo, qui a l’intention d’évaluer les exemples de gratuité des transports en France et à l’étranger risque d’être rapidement déçue. A l’exception de Tallinn, la capitale de l’Estonie (  habitants), aucune métropole de taille n’a osé une telle mesure. Berlin, qui l’avait envisagée, y a renoncé. Et en France, la plus grande agglomérat­ion à avoir choisi cette voie est Niort dont les transports en commun bénéficien­t à   habitants. Histoire d’installer le débat, le Conseil de Paris votera, aujourd’hui, la gratuité du Pass Navigo pour   seniors parisiens. On verra déjà si cette mesure les incite à laisser leur voiture au garage. Ce serait un bon début.

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