Une nouvelle crise bien malvenue

« Chassez le naturel, il revient au galop ». Mourad Boudjellal n’échappe pas à cette maxime avec son véritable premier coup de sang de la saison, son énième depuis qu’il a pris en mains les destinées du RCT. Cette nouvelle défaite face à Oyonnax a-t-elle été celle de trop ? Le président du club toulonnais en tout cas vient d’être rattrapé par ses vieux démons. Les courriers donnés en mains propres en tout début de semaine aux intéressés (Fabrice Landreau, Marc Dal Maso et Tom Whitford, respectivement entraîneur des avants, spécialiste de la mêlée et manager assistant), en vue d’une convocation à un entretien préalable à une sanction pouvant aller jusqu’au licenciement, ce lundi, atteste de sa colère. Fabien Galthié, le manager général absent à Oyonnax, et Manny Edmonds en charge des trois-quarts ne sont, à ce jour, pas concernés, par une «faute professionnelle » comme l’a déclaré le patron du RCT au soir de la défaite dans l’Ain après une ultime mêlée perdue en même temps que le match.

Le chaud et le froid

Pas plus tard que mercredi dernier, Landreau, l’ancien manager de Grenoble, était encensé par le boss du RCT qui envisage cette fois de le sanctionner. Marc Dal Maso, spécialiste de la mêlée «idolâtré» par Eddie Jones, le sélectionneur de l’Angleterre, pourrait servir de fusible ou de bouc émissaire. Un éventuel cache-misère au vu de la pauvreté du jeu proposé. Cette affaire - une de plus dans l’ère Boudjellal - mettant en cause une partie du staff technique fait pour le moins désordre en cette période cruciale. En effet, même bien placé (4e) en Top 14, le RCT avec une meute à deux points à ses trousses n’est toujours pas assuré de se qualifier pour les phases finales. À dix jours d’un difficile quart de finale face au Munster, cette nouvelle sortie présidentielle paraît inopportune. Mourad Boudjellal, en quête d’un électrochoc pour faire réagir ses joueurs très en dedans des performances attendues, obtiendra-t-il les résultats escomptés ? La méthode a réussi par le passé. Est-elle aujourd’hui éculée ? On sera vite fixé. Mais au-delà des éventuelles sanctions à venir pour tel ou tel technicien, le problème du rendement de la formation toulonnaise dans son ensemble demeure. En interne, c’est d’ailleurs la grogne. Les joueurs n’hésitent plus à émettre des doutes sur la stratégie mise en place par Galthié. Les leaders se font entendre. Le président ne peut l’ignorer. À la fin de la saison dernière, après le licenciement de Diego Dominguez, suivi par Jacques Delmas, puis le départ précipité de Mike Ford, les leaders de jeu sous la houlette de Richard Cockerill avaient pris leur destin à bras-le-corps. Avec les toutes prochaines échéances capitales, il faut savoir si toutes ces turbulences auront une influence réelle sur la qualité du jeu des Toulonnais et surtout sur les prochains résultats.