Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Comment faire face au jeudi noir
Les fonctionnaires entament aujourd’hui une grève qui, selon la CGT, « s’annonce bien ». Les usagers vont devoir s’adapter. Une manifestation est prévue ce matin à 10 h, place de la Liberté, à Toulon.
Ça s’annonce bien!», assure Olivier Masini. Le secrétaire départemental de la CGT espère que le mouvement social de la fonction publique, des cheminots, des enseignants ou encore des contrôleurs aériens, sera aujourd’hui sera «bien suivi» (lire ci-contre). Pouvoir d’achat, statuts, salaires, conditions de travail : la variété des revendications et des corporations concernées en disent, en effet, long sur l’ampleur que pourrait prendre le mouvement. Plutôt de mauvais augure, en revanche, pour les usagers de la SNCF notamment. La compagnie ferroviaire prévoit déjà qu’aujourd’hui seul un train express régional (TER) sur quatre circulera entre Marseille et Les Arcs, via Toulon. Ceux qui veulent tirer jusqu’à Nice devront faire avec deux TER sur cinq, tandis que les voyageurs qui comptent se rendre à Paris n’auront qu’à prendre leur mal en patience: hier, tous les TGV entre Toulon et la capitale étaient indiqués comme supprimés ou complets. Le présage d’une journée de galère dans les gares. La SNCF assure avoir mis en place un «dispositif exceptionnel d’information aux voyageurs». Dans plus de deux millions d’e-mails et SMS, la société indique à ses usagers les moyens alternatifs vers lesquels ils peuvent se retourner. En l’occurrence, sa plateforme de covoiturage iDVroom. Dès hier, celle-ci enregistrait une forte hausse des propositions de trajets, jusqu’à cinq fois plus nombreuses qu’en temps normal! Même constat du côté de OuiCar, la société de location de voiture entre particuliers, partenaire de la SNCF, où un important pic d’activité était constaté dès mardi. Pour ce jeudi, mais aussi pour les trente-six autres jours de grève «perlée» déjà annoncés par les cheminots: la plateforme web témoigne de l’organisation que les voyageurs mettent déjà en place pour ne pas rester en rade (lire aussi ci-dessous). Les syndicats, eux, tablent sur la compréhension des usagers, qui, affirme Olivier Masini, en auraient fini avec le discours consistant à jeter la pierre à de supposés privilégiés. «Ce n’est pas parce qu’on modifie le statut des cheminots que les trains arriveront à l’heure!», s’exclame le délégué CGT. Ce matin, sur les quais des gares de Toulon ou des Arcs, rien ne dit que le son de cloche soit aussi magnanime.