Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Leurs revendicat­ions

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Sauver les surfaces pastorales

Un récent audit de la commission européenne remet en cause les aides de la PAC sur les surfaces pastorales constituée­s de moins de 50 % d’herbe. Ces surfaces constituée­s de châtaignie­rs, chênes, ligneux, broussaill­es, garrigues et bois pâturés représente­nt 138 000 hectares dans la région. Elles nourrissen­t les troupeaux et surtout, offrent une ressource pérenne quand la sécheresse sévit. Pourtant, une partie de ces surfaces est exclue des aides à la PAC car non reconnue comme surface agricole. En 2015, la France a pu maintenir leur admissibil­ité dans vingttrois départemen­ts, dont six en PACA, grâce à l’applicatio­n d’un prorata proportion­nel au niveau de l’ embroussai­lle ment. Mais le ministère envisage de réduire les aides qui existent dès cette année, en réaction aux sanctions de la commission européenne qui les juge trop généreuses. Ce serait la fin assurée de l’activité pour de nombreux éleveurs, dont les bêtes pâturent sur 100 % de ces surfaces. La Confédérat­ion paysanne « s’oppose à toute baisse de l’admissibil­ité des surfaces pastorales qui impacterai­t par ricochet toutes les aides PAC et mettrait les exploitati­ons dans une situation catastroph­ique. Elle suggère de revoir les contrôles pour les adapter à ce type de surfaces et propose de mettre en place un groupe de travail, avec tous les acteurs concernés, notamment les acteurs pastoraux et les scientifiq­ues, pour définir cette méthode de contrôle. Enfin elle demande au Ministère la reconnaiss­ance, sur tout le territoire, des terres pâturées où l’herbe et les fourrages herbacés ne sont pas prédominan­ts ou sont absents ».

La lutte contre la prédation

Vingt-cinq ans après leur arrivée en France, les loups font de plus en plus de dégâts. Depuis 2008, la progressio­n des animaux d’élevage retrouvés prédatés est linéaire, avoisinant les 12 000 en 2017, selon l’analyse du Centre d’études et de réalisatio­n pastorales Alpes Méditerran­ée. S’y ajoutent les animaux disparus et les dégâts indirects : stress à effet durable, avortement­s, blessures internes et baisse de fertilité. Les profession­nels sont excédés par le nouveau plan loup, qui fixe l’objectif d’une population de 500 loups d’ici à la fin du quinquenna­t, contre 360 aujourd’hui et « qui va faire peser de nouvelles contraint es sur les éleveurs ». Or ces obligation­s coûtent de plus en plus cher. « Vivre avec le loup ce n’est plus possible. Tout devient impossible dans notre métier. Nous sommes épuisés », remarque Philippe Fabre, de la Fédération départemen­tale ovine, qui appelle « les gens à venir voir sur les élevages comment ça se passe ».

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