Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

L’accusé nie un viol et se dit «piégé» par la plaignante

Les faits avaient eu lieu en pleine nuit, en mai 2016, sur un chemin obscur et désert, près du stade de La Beaucaire à Toulon. Selon l’accusé, c’est la plaignante qui avait pris l’initiative

- G. D.

Si l’on en croit Samir Tabti, un ancien toxicomane de 42 ans, vivant sans domicile fixe entre Toulon et Marseille, il serait tombé dans un piège la nuit du 21 au 22 mai 2016, près du stade de La Beaucaire à Toulon. Il aurait eu des relations sexuelles en plein air avec une inconnue de 63 ans, habitant la cité voisine, qui l’a ensuite accusé de viol. Selon lui, elle était non seulement consentant­e mais aussi demandeuse.

Piégé ?

« C’est le piège des femmes, a-t-il expliqué hier à l’ouverture de son procès devant la cour d’assises. On ne parle que de viol à la télé. Alors, les gens en profitent pour se dire victimes. Pour toucher un an de RSA d’un seul coup. » Lucienne a raconté qu’elle avait été agressée par l’accusé vers 22h30, sur un chemin désert, alors qu’elle revenait de nourrir les chats de son quartier. « Il n’y avait personne dans le secteur. Il m’a pris par le cou, j’ai cru que j’allais tomber dans les pommes. Je l’ai attrapé par sa chaîne de cou et je la lui ai arrachée. Il m’a tirée de force et m’a arraché mon pantalon. »

Pénétratio­n à son corps défendant

Elle a décrit dans le détail un calvaire de plus de deux heures, durant lesquelles Samir Tabti lui a imposé différente­s pratiques. Elle a réussi à s’opposer à certaines. « À un moment, j’ai demandé si c’était fini. Il m’a dit que oui. Alors j’ai ramassé mes affaires et j’ai pris mes jambes à mon cou. » Lucienne a immédiatem­ent alerté la police, qui a arrêté Samir Tabti deux heures plus tard, dans un quartier d’Ollioules voisin de La Beaucaire. Celui-ci a toujours nié avoir imposé ces relations intimes à Lucienne. Il a continué à l’audience. « Elle m’a demandé trois fois à avoir des relations sexuelles, parce que ça faisait longtemps qu’elle n’en avait pas eues. Alors, je me suis exécuté, à sa demande. » « Moi, je n’ai jamais voulu la pénétrer. C’est elle qui a pris mon sexe dans sa main et l’a mis dans son vagin. C’est elle qui a fait tout le travail. Moi, je me suis mis à sa dispositio­n. »

Trithérapi­e, en plus

Lucienne avait expliqué aux policiers qu’elle avait brisé la chaîne de cou de son violeur. Ceux-ci ont retrouvé les deux morceaux de ce bijou, distants d’une quinzaine de mètres, entre l’endroit où Lucienne avait situé le début de l’agression et celui où avait eu lieu le viol. Selon l’accusé, c’est la plaignante elle-même qui aurait jeté ces fragments de chaîne. Toxicomane pendant une quinzaine d’années à la cocaïne, Samir Tabti s’injectait désormais un médicament de substituti­on, et un autre pour traiter l’épilepsie, qu’il détournait de son usage pour se droguer. Ces pratiques à risque l’ont rendu séropositi­f. Ce qui a valu à Lucienne, déjà menue (1,52 m pour 42 kg), d’être obligée de subir une trithérapi­e. «J’ai été très malade. Je suis tombée à 36 kg. Et maintenant j’ai des ulcères. À cause de lui. » La cour évoquera aujourd’hui la personnali­té de l’accusé.

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(Photo DR) La cour d’assises du Var juge un viol contesté à Toulon.

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