Affaire Skripal : expulsion massive de diplomates russes

Après l’empoisonnement d’un ex-agent double au Royaume-Uni, les décisions prises par plusieurs pays pourraient tendre encore les relations entre Londres et Moscou

Un message clair est ainsi adressé à la Russie : les comportements dangereux et irresponsables ont un coût et des conséquences. » La déclaration signée du secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan), Jens Stoltenberg, a le mérite d’être claire. L’expulsion massive de diplomates russes par des pays occidentaux après l’empoisonnement d’un exagent double au RoyaumeUni pourrait constituer un « tournant » dans les relations avec Moscou, selon Londres, alors que la Russie prépare sa riposte après l’annonce de nouvelles représailles de l’Otan.

Inédit depuis la Guerre froide

Ces mesures s’ajoutent aux plus de 120 expulsions déjà décrétées depuis lundi par près d’une trentaine de pays, dont les États-Unis et plusieurs membres de l’Union européenne, dans le cadre de représailles coordonnées du camp occidental, sans précédent même du temps de la Guerre froide. « Jamais auparavant autant de pays ne se sont unis pour expulser des diplomates russes », a souligné, hier, le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson dans le quotidien The Times. Il a salué ensuite devant le Parlement britannique «une réponse internationale sans précédent et robuste à cet acte irresponsable de la Russie ». « L’alliance occidentale a pris des mesures décisives et les partenaires du Royaume-Uni se sont unis contre l’ambition irresponsable du Kremlin », a-t-il poursuivi. Après l’expulsion de 23 diplomates russes par le Royaume-Uni – à laquelle Moscou a réagi en expulsant à son tour des diplomates britanniques –, il s’agit d’un «nouveau coup dur pour les services de renseignement russes qui mettront des années à s’en remettre », a-t-il indiqué.

«Forte réaction internationale »

Lors d’un échange téléphonique, les présidents français Emmanuel Macron et américain Donald Trump ont « salué la forte réaction internationale après l’attaque de Salisbury», selon un communiqué de l’Élysée. Le Président américain s’est également entretenu au téléphone avec la chancelière allemande Angela Merkel, et les deux dirigeants se sont également félicités de cette réponse collective «à l’usage irresponsable d’armes chimiques par la Russie », selon la Maison-

(Photo AFP) « Jamais auparavant autant de pays ne se sont unis pour expulser des diplomates russes », a souligné, hier, le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson dans le quotidien The Times.