Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Une super répétition »
Le test collectif fixé cette semaine au Castellet va donner le ton de la fameuse ‘’super saison’’ 2018-2019. Présentation avec Gérard Neveu, le patron du WEC
C
omme on se retrouve ! Parti voir si l’herbe est plus verte en terre italienne l’année dernière, la séance d’essais grandeur nature du championnat du monde d’endurance (WEC), alias le Prologue, rentre au bercail. Rendez-vous prévu vendredi et samedi - seule la seconde journée est ouverte au public sur les , km flambant neufs du prochain Grand Prix de France de F où prototypes et GT, dont la tête d’affiche Toyota - sans Fernando Alonso -, vont fourbir leurs armes à l’aube d’une super-saison charnière : huit courses en l’espace de onze mois. Directeur du circuit Paul-Ricard jusqu’en , avant de prendre en main la destinée du WEC, Gérard Neveu est le mieux placé pour planter le décor. Suivez le guide !
Gérard, le Prologue du WEC reprend racine au Castellet après un détour par Monza. Le circuit PaulRicard vous manquait ?
Le circuit Paul-Ricard nous manque toujours quand on n’y vient pas. Ça, c’est une certitude ! (large sourire) En , le WEC a révisé ses gammes en Italie, histoire de varier un peu. Cette année, le fait d’organiser la manche d’ouverture de l’ELMS (European Le Mans Series, ndlr) ici nous a naturellement incité à tout regrouper sur place, puisque plusieurs teams participent aux deux championnats. De toute façon, en Europe, seules deux pistes peuvent accueillir le Prologue : Le Castellet et Monza. Alors, voilà, c’était l’occasion d’instaurer une alternance. Aujourd’hui, nous sommes ravis de ce come-back. D’autant que le tracé vient de faire peau neuve. Donc il faut rouler pour le roder...
Si Fernando Alonso manque à l’appel, l’affiche a tout de même fière allure, non ?
Évidemment, Fernando dispute le Grand Prix de Bahreïn cette semaine. Il s’agit du seul clash entre F et WEC en . N’empêche que les spectateurs vont en prendre plein les yeux samedi. Depuis sa création (en ), jamais le WEC n’avait réussi un tel score : pas moins de voitures inscrites pour ce championnat new-look - ! Un plateau extraordinaire réunissant des autos qui vont très vite et des pilotes de très haut niveau. Encore une fois, l’entrée sera gratuite, et l’accès au paddock libre. Donc, le public pourra voir de près les hommes et les machines. Un mois avant la
course d’ouverture fixée à Spa-Francochamps ( mai), c’est un lancement idéal. Une super répétition générale en préambule de la super saison !
Justement, comment a germé l’idée de ce nouveau format chevauchant deux années civiles ?
Vu les répercussions de l’affaire du groupe Volkswagen, on n’a pas eu bien le choix, à vrai dire... Audi est parti fin . Une fois le retrait de Porsche annoncé, l’été dernier, il fallait réagir vite, trouver une solution afin que le championnat sorte tout de suite de l’ornière. En l’espace de quelques jours, décision fut prise d’opérer un changement que nous envisagions depuis un certain temps. Conclure le championnat aux Heures du Mans, l’épreuve emblématique, ça avait du sens. Tout comme s’appuyer sur des courses légitimes, possédant un lien fort avec l’endurance, telles que Spa, Silverstone, Fuji, ou encore Sebring, qui est de retour. Et puis c’était également l’occasion de revoir le règlement de la catégorie reine (LMP). Puisqu’il ne restait qu’un constructeur en lice (Toyota), il fallait aider les teams privés à revenir dans le match en modifiant le cahier des charges technique.
Une remise en question totale ?
Oui. Au passage, je tiens à souligner que les présidents de l’ACO, Pierre Fillon, et de la FIA, Jean Todt, ont soutenu tout de suite le projet. C’était en plein milieu du mois d’août. Pas vraiment le timing optimal... Ils l’ont porté avec nous jusqu’à la présentation officielle de la super saison, dès la manche suivante, à Mexico. Immédiatement, des teams, des constructeurs, des partenaires et des pilotes prestigieux nous ont alors signifié leur adhésion. Les indicateurs sont repassés au vert. En sport auto, tout va très vite, comme vous le savez... Quelle est votre priorité maintenant ? Séduire de nouveaux constructeurs? On vise cet objectif, en effet. Le règlement est en gestation. Le tour de table constitué pour cela ne cesse de s’élargir. Un bon signe. L’enjeu, c’est de réduire les coûts en conservant la touche technologique inscrite dans les gènes de l’endurance. Par rapport aux axes commerciaux des constructeurs, impossible de zapper l’hybride. Autre point essentiel à nos yeux : le WEC doit régaler les fans et les pilotes. Donc rester spectaculaire et compréhensible. Du sport auto moderne qui ne renie pas son ADN, quoi !
Du coup, quand aura lieu le Prologue suivant ?
S’il y en a un, théoriquement, il sera programmé en septembre puisque la super saison s’achève en juin. Après, les dates de chaque calendrier du WEC prendront place entre automne et printemps. Il y aura sans doute des séances d’essais. Peut-être aménagées de manière différente. Aujourd’hui, on ne sait vraiment pas si le Prologue va perdurer sous sa forme actuelle. Alors autant venir voir celui-ci maintenant !
Votre mot de la fin à propos des Heures du Castellet ELMS qui se profilent à l’horizon ?
Les et avril, là, il y aura un week-end de course extraordinaire. voitures en piste, des bastons garanties dans toutes les catégories, P, P, GTE... L’accès enceinte générale est libre. Et surtout, le pass paddock vendu à un prix modique ( ndlr) permet pour la première fois d’aller sur la grille de départ. Une opportunité unique en Europe d’être au coeur de l’action, de ressentir cette atmosphère si particulière des minutes précédant la mise à feu. Avis à tous ceux qui aiment les frissons mécaniques : il est encore un peu tôt pour aller à la plage. Mieux vaut venir prendre ses marques en vue des autres grands rendez-vous programmés au Paul-Ricard en ...
Régaler les fans et les pilotes”