Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le PS en congrès à Aubervilliers veut retrouver sa place à gauche
Le Parti socialiste, qui tient ce week-end son 78e congrès, espère retrouver sous la houlette d’Olivier Faure sa place centrale à gauche, après les déroutes électorales du printemps 2017
Elu dans un fauteuil le 29 mars, après avoir obtenu 48,56 % des suffrages des socialistes le 15 mars, le président du groupe Nouvelle Gauche à l’Assemblée a été officiellement investi hier. Objectif pour le 13e premier secrétaire du PS : redonner sa place sur l’échiquier politique à un parti en miettes après ses défaites à la présidentielle (6,36 % des voix) et aux législatives (30 députés élus sous l’étiquette PS). Dans son texte d’orientation, le député de Seine-etMarne a plus précisément fixé pour objectif au PS de « redevenir en voix le premier parti de gauche à l’issue du cycle électoral 2019-20202021 ». Olivier Faure est convaincu qu’il existe toujours un espace politique pour le PS. « Nous n’avons pas été remplacés, ni par LREM, qui poursuit sa dérive vers la droite libérale, ni par les Insoumis qui demeurent un mouvement protestataire », a-t-il réaffirmé dans une interview à Libération. Chantre du «rassemblement» durant sa campagne, Olivier Faure a fait le choix de ne pas trancher d’emblée nombre de débats qui traversent le parti, préférant proposer à ses camarades d’organiser jusqu’en 2021 une série de chantiers thématiques, qui se concluront par des votes ouverts aux militants et aux sympathisants, moyennant un euro.
Premier chantier : l’Europe
Le PS devra cependant rapidement sortir de ses ambiguïtés, s’il souhaite reprendre sa place dans le débat politique. Premiers travaux pratiques : l’Europe, avec en ligne de mire les Européennes de 2019. Emmanuel Maurel, à qui Olivier Faure a proposé d’animer avec l’eurodéputée Christine Revault d’Allones les réflexions du PS sur la question européenne, reste pour l’instant circonspect. « Je prends mon temps sur les Européennes. J’attends de voir ce que Faure veut dire et faire », affirme-t-il, en souhaitant notamment que les socialistes refusent clairement le traité commercial euro-canadien CETA, qu’ils s’engagent à renégocier le traité budgétaire européen (TSCG), et qu’ils rompent avec la pratique des « grandes coalitions » au Parlement européen.