Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« On a un Brennus à gagner »
À deux mois de la fin de son aventure toulonnaise, Duane Vermeulen court toujours après son premier trophée. Evidemment, le temps presse, mais il n’a surtout pas renoncé
Lorsqu’il a signé pour trois ans au RCT en 2015-2016, on en attendait logiquement monts et merveilles. Titulaire indiscutable chez les Springboks (39 sélections), Duane Vermeulen, en pleine force de l’âge, avait alors la lourde mission de prolonger la dynamique exceptionnelle qui venait de permettre au RCT de monter par trois fois et consécutivement sur le toit de l’Europe...
Un investissement hors-norme
Depuis, on a bien eu les monts avec notamment deux finales de Top 14 en 2016 et 2017, mais toujours pas les merveilles. Malgré un investissement hors norme et des prestations globalement énormes depuis trois ans, Duane n’a toujours pas réussi à gagner un nouveau trophée avec le RCT. Une pitié, presque une aberration, pour ce joueur immense même si d’autres que lui, et d’aussi grands, n’ont jamais rien gagné... Aujourd’hui en fin de contrat et appelé à rentrer en Afrique du Sud la saison prochaine pour disputer la Coupe du monde, il lui reste donc désormais deux petits mois pour finir son aventure toulonnaise en beauté même si un éventuel retour sur les bords de la rade après le Japon n’est pas exclu. Et il ne risque pas de les galvauder : « C’est vrai que j’aimerais terminer ici, à Toulon, sur une très bonne note. On a un Brennus à gagner et il reste deux mois pour aller au bout. Je vais tout donner et j’espère que tout le groupe va tout donner pour y arriver. J’ai hâte de jouer ces deux derniers mois de compétition pour essayer de faire quelque chose. Et, après avoir raté la finale en 2016 et le match aller en novembre, j’ai hâte de jouer ce match contre le Racing. » Chaud comme la braise à l’image d’un groupe meurtri et terriblement frustré par sa récente défaite au Munster, Duane, qui à 31 ans sait quand même prendre un peu de hauteur, n’a pas perdu son humour, ni le sourire. Mais on le sent très très remonté : « On sait que ça va être un gros match. Ce sera à l’extérieur et ils sont en grande forme. Mais nous n’avons pas oublié ce qu’ils ont fait à Mayol » rappelle-til, un brin revanchard.
« Si on veut aller jusqu’au bout »
Légèrement diminué au Munster,Vermeulen qui souffrait notamment du bassin, n’est pas du genre à trop s’écouter. Comme une évidence, il va donc enchaîner : « La forme, ça va, ça vient ! C’est une vie de rugbyman, assure-t-il. J’espère être à 100 % dimanche (aujourd’hui, Ndlr), être prêt et tout donner pour ce maillot...» On comptera évidemment sur lui et son physique d’ours pour mettre le RCT dans l’avancée. Mais aussi sur son expérience des grands rendez-vous après
celui manqué en Irlande. « Un quart de finale de coupe d’Europe, c’est du haut niveau. Tous les détails comptent. On doit maintenant se servir de cette expérience et de cette défaite pour le Top14.» Un peu frustré, beaucoup motivé, Duane finira-t-il par gagner un trophée avec le RCT ? Il résume la situation : « C’est maintenant une course très serrée entre huit équipes. On a quatre matches très difficiles contre des prétendants en plus. On sait qu’on n’a plus de joker. Il faudra être à 100 % pour les quatre prochains matches. On doit rester soudés et avoir beaucoup de cohésion, si on veut aller jusqu’au bout. »