Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Des gentils garçons »

Bien conscient des limites de son groupe, Manu Schmitt n’a pas apprécié la manière vendredi. Les symptômes de la démobilisa­tion sont plus que présents

- GUILLAUME RATHELOT

La question qui se pose désormais, c’est de savoir quand la relégation de Hyères-Toulon deviendra officielle. Les Varois restent accrochés aux espoirs mathématiq­ues… qui s’amenuisent chaque jour un peu plus. La quatorzièm­e défaite consécutiv­e, concédée vendredi soir contre Bourg-enBresse (61-82), vient noircir le tableau. Oh ! il n’y a rien à redire sur ce match, tant le talent bressan a tout éclaboussé, écrabouill­é. En revanche, les attitudes sont pointées du doigt. Une fois de plus. Le groupe continue d’assurer qu’il se battra jusqu’au bout. En équipe. Mais de manière inconscien­te, ce HTV-là n’existe peut-être déjà plus.

« Clairement pas au niveau »

« On a eu un déficit d’intensité. On n’était clairement pas au niveau de la Pro A, souffle Manu Schmitt. Ona des déficits individuel­s sur la majorité des positions, on le sait. On peut les compenser par l’effort, le respect et l’exécution de ce qu’on veut faire et par l’esprit collectif. Or il n’y a eu aucun des trois. » L’entraîneur varois ne veut pas parler de démobilisa­tion, qui semble latente, mais il a trouvé ses joueurs bien trop tendres. « On a vu des gentils garçons ! Ils ne comprennen­t pas pourquoi on n’y arrive pas. Mais avant de penser à jouer au basket, il faut combattre. Ils sont concernés, mais ça ne suffit pas. » Selon lui, il est trop tard pour trouver un remède. Englué dans ses problèmes et sa pauvreté, le HTV n’a pas été en mesure de recruter, de se renforcer. « La solution miracle n’existe pas. Et elle ne viendra pas de l’extérieur », continue Schmitt. Un aveu d’impuissanc­e? L’Alsacien n’aime pas le mot. « Mon rôle reste de trouver des solutions, à tous les niveaux », précise-t-il. Une seule certitude : « On ne compensera pas nos manques par des exploits individuel­s… » Il reste que c’est aux joueurs de se révolter. À ces gentils garçons de montrer un tout autre visage que face à Bourg. « On n’avait qu’à venir jouer au basket, mais on ne voulait pas... En face, ils ont été agressifs dès le début. On doit opposer la même intensité, on ne l’a pas fait », peste l’arrière Ray Cowels III (lire aussi ci-dessous). « On peut trouver toutes les excuses du monde, on a le droit d’être battus, mais je suis très mécontent de ce que l’on a montré en terme d’efforts », résume Manu Schmitt. Il reste désormais sept journées aux Varois pour tenter, comme le souhaite Cowels, de« stopper la série de défaites ». Cela permettrai­t de sauver la face, tout en retardant l’échéance de la relégation.

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