Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Dent pour dent

Le nouvel arrêté municipal interdisan­t les cirques avec animaux sauvages est attaqué par l’État. Comme ceux des autres communes varoises. Le maire envisage d’autres solutions, plus durables…

- PHILIPPE ZAMARI pzamari@varmatin.com

Le nouvel arrêté anti-cirques avec animaux sauvages du Luc est attaqué par la préfecture.

L’État annule tous les arrêtés de ce type dans le Var. Pascal Verrelle et la municipali­té envisagent d’autres moyens d’action.

Honteux… » Pascal Verrelle ne rend pas les armes, mais accuse clairement le coup. « Durant toute ma carrière, dans l’administra­tion, j’ai toujours eu une haute considérat­ion de l’État. Mais en observant ce genre de procédés, c’est une grosse claque dans la g… que je reçois ! » En l’occurrence, c’est un nouveau rebondisse­ment dans le feuilleton déjà bien animé (lire par ailleurs) opposant la commune et les cirques avec animaux sauvages. Après l’annulation de son premier arrêté, par la préfecture, Pascal Verrelle avait annoncé lors de sa cérémonie de voeux, en janvier donc, avoir pris un nouvel arrêté municipal interdisan­t les cirques avec animaux sauvages.

« Les bons cirques paieront pour les mauvais… »

« Et nous avons pris nos précaution­s : il est rédigé à l’identique, mot pour mot, à celui de la commune de Saint-Raphaël, qui de son côté n’a pas été retoqué par les services préfectora­ux », observe le maire. « Le nôtre va même un peu moins loin que celui de Saint-Raphaël, qui interdit les cirques avec tous types d’animaux, tandis que nous n’interdisio­ns que les cirques avec animaux sauvages ». Pourtant… Si l’arrêté raphaëlois « n’a jamais été attaqué» par les services du préfet, croit savoir Pascal Verrelle (ce qui s’avère inexact, lire ci-dessous), celui du Luc l’est de nouveau. « J’ai reçu ce 12 mars le courrier du sous-préfet de Draguignan valant recours gracieux contre cet arrêté ». Pour autant, « je ne baisserai pas la tête, et nous allons travailler avec nos avocats à un nouvel arrêté », prévient Pascal Verrelle. In fine, si les lois ne lui permettent pas d’interdire les cirques avec animaux sauvages sur Le Luc, « nous n’aurons d’autres choix que de modifier le terrain accueillan­t les cirques, l’aménager pour qu’il ne puisse plus les recevoir. Ce serait une très mauvaise nouvelle, cela pénalisera­it tous les cirques – sans animaux sauvages – que nous y accueillon­s avec plaisir tout au long de l’année. Les bons cirques auront à payer pour les mauvais… Mais quel autre choix nous offre l’État ? »

«Ils reviendron­t nous provoquer »

Qu’on se le dise, le feuilleton entre la commune et les cirques avec animaux sauvages est loin d’être achevé. « C’est loin d’être terminé, c’est sûr ! Vous verrez que mes “amis” du cirque Muller reviendron­t tôt ou tard pour nous provoquer, sur la commune », estime Pascal Verrelle. « À ce moment-là, je compte évidemment et fermement sur l’État pour assurer la tranquilli­té publique et la sécurité de tous… L’an dernier, j’avais dû moi-même jouer les médiateurs, les pacificate­urs pour que la situation ne dégénère pas, alors que plusieurs membres du cirque étaient clairement menaçants, tandis qu’il se trouvait aussi des membres d’associatio­ns de défense des animaux prêts à en découdre… »

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(Photo P. Arnassan) La présence d’animaux sauvages dans les cirques (ici le cirque Muller lors d’une représenta­tion à Gassin) est au coeur de l’arrêté municipal défendu par Pascal Verrelle.

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