Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Assises: acquittés d’un meurtre à Marseille et rejugés en appel
La quatrième session de la cour d’assises du Var, qui s’ouvre lundi pour deux semaines au palais de justice de Draguignan, ne comportera qu’une seule affaire. Présidée par le conseiller François Guyon, la cour reviendra en appel sur un procès pour meurtre et recel de cadavre, après l’acquittement des deux accusés par les assises des Bouches-duRhône le 2 avril 2016. Acquittement dont le parquet général d’Aix-en-Provence a fait appel.
Incertitudes sur la cause de la mort
Il est reproché à Sébastien Ribière, 38 ans, et son excompagne Alexandrine Brugerolle de Fraissinette, 33 ans, un couple de toxicomanes, d’avoir tué puis recelé le corps de Carine Desiles, la nuit du 7 juin 2011 dans son appartement de Marseille. Le corps de la victime avait été découvert le soir du 15 juin 2011 dans sa baignoire, en état de décomposition, allongé sur le ventre et tête dans l’eau. Deux autopsies n’avaient pas permis de déterminer les causes de la mort. Cependant, les circonstances de la découverte avaient conduit à privilégier une thèse criminelle. Les soupçons se sont portés sur le couple qui était hébergé par la victime jusqu’à sa mort, et qui avait depuis quitté Marseille pour s’installer dans le Vaucluse. Selon l’accusation, le crime pourrait être lié à un conflit entre Sébastien Ribière et la victime, au sujet de 500 g de cocaïne que le premier cherchait à récupérer chez son hôtesse. Les accusés ont toujours contesté les faits.
Mis en cause par ailleurs
Le couple est par ailleurs mis en examen par un juge d’instruction de ClermontFerrand, depuis avril 2017, pour homicide involontaire et recel de cadavre. Il est soupçonné d’avoir fait disparaître en septembre 2008 Antoine, le fils alors âgé de 6 ans d’Alexandrine Brugerolle de Fraissinette, alors qu’ils résidaient à Issoire (Puy-de-Dôme). La mère avait indiqué que son fils avait disparu de leur appartement pendant que le couple dînait au restaurant. L’information, ouverte au départ pour enlèvement et séquestration, avait rebondi en mars 2017, quand un ex-codétenu de Sébastien Ribière a rapporté à la justice les confidences que celui-ci lui aurait faites en cellule deux ans auparavant. Selon lui, Sébastien Ribière lui avait révélé que l’enfant aurait ingéré accidentellement de la cocaïne, traînant sur une table, et serait mort par overdose. Son corps aurait été ensuite dissimulé dans des collines voisines. Des confidences qui ont été prises avec prudence.