Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Péché d’orgueil

- PHILIPPE BERSIA

Le Munster nous l’avait cruellemen­t rappelé la semaine dernière : dominer n’est pas gagner ! Hier encore, comme en Irlande, le RCT a affolé les compteurs des statistici­ens en prenant l’ascendant sur le Racing dans de nombreux secteurs de jeu. Monopolisa­nt le ballon ( % de possession) et jouant l’essentiel du temps dans le camp francilien, les Rouge et Noir ont quasiment dominé ce match sans partage. Un véritable exploit, compte tenu du niveau de l’adversaire et du contexte si particulie­r de la U Arena. Mais pour avoir permis au Racing de prendre le score sur sa première véritable attaque puis l’avoir conforté dès la reprise, les Toulonnais ont pris une nouvelle leçon de réalisme. A méditer et retenir SVP...

Une fois encore, ils ne pourront s’en prendre qu’à euxmêmes. Une fois encore, les Toulonnais ont dominé, ont cru pouvoir passer, et sont finalement repartis battus. Un peu comme au Munster, pour n’évoquer que les récents souvenirs, les Rouge et Noir, ont fait beaucoup hier après-midi, a priori assez pour s’imposer... Mais là où le Racing a su se montrer minimalist­e et ultra-réaliste, les Varois ont passé leur temps à gâcher leurs occasions de scorer. Dans le jeu, d’abord, où plusieurs fautes de mains ont systématiq­uement fait avorter leurs nombreuses opportunit­és de tuer une équipe francilien­ne presque résignée tant elle souffrait face aux assauts des panzers varois.

Aveuglés par leur rage de vaincre

Et dans la stratégie surtout où, sans doute aveuglés par leur rage de vaincre après toute la frustratio­n accumulée ces dernières semaines, ils ont multiplié les mauvais choix. On pense évidemment là à ces quatre pénalités successive­s en moyenne position qui auraient dû leur permettre de recoller à l’heure de jeu et de prendre enfin le score. Au lieu de ça, Mathieu Bastareaud a choisi d’aller en touches et en mêlées pour les échecs que l’on sait. Si l’on a pu comprendre que le capitaine varois, toujours aussi exemplaire par ailleurs, tente sa chance sur les deux premières (il était quand même le mieux placé pour juger de l’état de ses troupes et de leur capacité à faire basculer le match), il semblait presqu’évident que le choix de ne pas tenter les deux suivantes relevait d’une dangereuse obstinatio­n. Limite fanfarons, les Toulonnais ? Plutôt un peu trop orgueilleu­x là où ils auraient dû juste faire preuve de pragmatism­e et d’humilité.

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(Photos Frank Muller) Les Toulonnais ont fait preuve d’une obstinatio­n coupable en ne prenant pas les points au pied.

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