Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Sagan : quel panache !

Digne de son maillot de champion du monde, le Slovaque a remporté hier une course disputée dans la poussière et la boue, devant son compagnon d’échappée, l’étonnant Silvan Dillier

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Sagan, malchanceu­x jusqu’à présent sur les chemins de mauvais pavés de la “reine des classiques”, s’est imposé, hier, en maestro. En attaquant à 55 kilomètres de l’arrivée et en ne gardant avec lui que Dillier, rescapé d’une échappée lancée à plus de 220 kilomètres du vélodrome nordiste. Le Slovaque tient donc son deuxième monument après le Tour des Flandres 2016. Pourtant, la Quick-Step a bien tenté d’enrayer ses plans. La formation belge est ainsi passée à l’offensive loin de l’arrivée. Avec le Belge Philippe Gilbert, qui a pris les devants dès la Trouée d’Arenberg à 94 kilomètres de l’arrivée. Avec, ensuite, le Tchèque Zdenek Stybar, qui n’a pu revenir toutefois sur les rescapés de l’échappée matinale. Une semaine après le Tour des Flandres, le scénario de l’autre grande classique des pavés a tourné alors dans un autre sens. Contrainte à jouer en défense après l’attaque de Sagan, elle s’en est remise au seul Niki Terpstra, le Néerlandai­s qui avait dominé le «Ronde» sept jours plus tôt. Longtemps pointé à une minute des hommes de tête, Terpstra, le plus actif dans le groupe de chasse, a trouvé les ressources pour s’en aller prendre dans le final la troisième place. Mais à près d’une minute du duo de tête qui s’est disputé la victoire sur le vélodrome dans une ambiance gentiment proSagan. La rock-star du peloton, par son côté fantasque et un salaire qui en fait dit-on le coureur le mieux payé du plateau, a mis fin à une série noire à Roubaix. Jusqu’à présent, il présentait pour meilleur résultat une sixième place reflétant mal ses qualités de funambule et son statut d’inévitable favori. Le triple champion du monde (depuis 2015) n’a laissé cette fois aucun espace à ses adversaire­s.

« J’ai eu la chance avec moi »

Il a attaqué à 55 kilomètres de l’arrivée, à Auchy-lez-Orchies et a fini le travail contre Dillier, épatant dauphin pour sa deuxième participat­ion à l’âge de 27 ans à ParisRouba­ix. « J’ai eu la chance avec moi cette année, pas de chute, pas de crevaison, j’ai pu garder mon énergie pour le final », a déclaré le Slovaque (28 ans) à sa descente de vélo, après avoir levé les bras à la façon d’un boxeur victorieux. « J’ai attaqué au bon moment,

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