Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Placer l’homme au coeur de l’entreprise
Il n’est de richesses que d’hommes » : Jean Bodin, philosophe et économiste français, l’affirmait dès 1577. Certains chefs d’entreprise d’aujourd’hui ont repris cette idée à leur compte pour défendre une nouvelle conception du management. Selon eux, il est important que les collaborateurs d’une entreprise soient « libérés » et puissent développer leurs qualités humaines. « On se rend compte que ce type de leadership est un vecteur très puissant de réussite de l’entreprise, assure Michael Shanks, formateur sur ces sujets à EMD, une école marseillaise de commerce et de management. Au fond, ce qui est le plus important pour une unité économique, ce n’est pas ce qu’elle produit, ni même la satisfaction de ses clients, mais c’est bien le développement des personnes qui la composent. » L’idée serait d’aligner le management du chef d’entreprise sur le concept de vertu. Persuadé que l’éthique assure de bons résultats, Michael Shanks cite les valeurs cardinales du roi Salomon : la prudence, la tempérance, le courage et la justice. Pour les expliciter, il parle de quête du bien, de maturité psychologique, d’amitié civique et de solidarité.
« L’éthique n’est pas une recette »
Reste, pour un patron qui entend développer son activité sur ces fondements, à convaincre son équipe de leur bien-fondé et de sa bonne foi. « C’est un vrai problème, admet le formateur. Souvent, la démarche d’un chef d’entreprise en ce sens est perçue comme une manipulation. Les collaborateurs imaginent qu’on essaye de les tromper. L’éthique n’est pas une recette, un truc. Pour que cela fonctionne, le manager doit savoir démontrer à ses salariés qu’il roule pour eux, qu’il est authentique, par ses actes et pas uniquement par ses paroles. » ('&" !$# (%' %" & ' &" évolutif de certaines valeurs éthiques ou le manque de volonté d’une partie du personnel
à inscrire son propre travail dans ce cadre. Michael Shanks reconnaît que, parfois, c’est du côté du cadre dirigeant que les réticences
peuvent apparaître. « La mise en place d’une démarche éthique demande d’observer comment les choses se passent et de faire preuve d’humilité, souligne-t-il. Il faut reconnaître qu’on n’est pas toujours dans le vrai, qu’on ( ,+ ()'!) ** ) " &! ) + #) '& & aux autres. Tout cela est parfois impossible. Le manager qui ne veut pas bouger est sou&+ +)'( &+) *,) $ ()' + #%% # + ',) avancer, il faut donc lui expliquer ce que le changement peut lui apporter. » Selon le formateur, la pérennité d’une structure ne dépend pas uniquement de la qualité du business : « Souvent, les faillites ne sont pas liées qu’au manque d’argent : elles surviennent quand les hommes ne s’entendent plus. Les questions éthiques sont au coeur des échecs comme des réussites. »