Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Quand le jazz est là...

Fréjus Du 8 au 10 juin, des notes suaves résonneron­t dans l’enceinte du théâtre romain. Et pour cause: la seconde édition du Hermès Jazz Festival, parrainée par Scott Hamilton, fera son show

- CARINE BEKKACHE cbekkache@nicematin.fr

La passion, ça ne se commande pas. Pierre Muller est bien placé pour le savoir… L’oeil rivé sur l’affiche du Hermès Jazz Festival, dont il organise la seconde édition du 8 au 10 juin prochain, il confie : « Le jazz me passionne depuis plus de quarante ans. Petit, mon père me faisait écouter les disques de Louis Armstrong. Depuis il n’y a plus rien à faire : la musique coule dans mes veines. » Il sourit. « Je possède plus de 3000 disques, et cette musique me suit jusque dans ma voiture. Mais je n’aurai jamais imaginé, même dans mes rêves les plus fous, rencontrer un jour un monstre sacré », avoue-t-il en jetant un oeil sur la photo du saxophonis­te américain, Scott Hamilton. Célèbre jazzman, dont Pierre Muller est fier d’avoir fait la connaissan­ce… parmi d’autres !

« Ils savent que je fais partie de leur tribu »

« Tous les ans, je me rends à Newcastle, au Whitley Bay Jazz Festival, mais aussi à Istres et à Calvi… À Paris, j’ai mes habitudes au jazz-club « Le Petit Journal », sur le boulevard Saint-Michel. Et après toutes ces années à sillonner les festivals, j’ai fait de belles rencontres : Evan Christophe­r, Nicolle Rochelle, Donald Ray Johnson, l’ancien bassiste des B.B. King, ou encore Philippe Martel, le batteur de Scott Hamilton, et son épouse Kristin Marion. J’aime le contact avec les musiciens, ils savent que je fais partie de leur tribu. » Et, inversemen­t, la plupart ont rejoint celle formée par Pierre Muller il y a un an. Il sourit à nouveau. «Jenesuis pas un organisate­ur de festival pur jus. Retraité, je fais ça pour mon plaisir et je le fais avec mes tripes. » Sa programmat­ion en main, il poursuit : «Il n’y a pas un artiste que je n’ai préalablem­ent écouté. Aucun n’a été invité pour “remplir des cases”. Je programme les musiciens que j’apprécie. » Et si l’opportunit­é d’organiser un tel festival est une récompense en soi, il en est une autre que le Fréjusien apprécie tout particuliè­rement… L’homme allume sa tablette et se connecte sur le compte Facebook de Classic Jazz Paca, l’associatio­n créée parallèlem­ent au festival, dont il tient la présidence. Il pointe un commentair­e et le lit à haute voix : « Cette première aura été festive comme rarement. Les musiciens étaient heureux de se retrouver dans ce cadre magnifique, cette douceur agréable, cette ambiance décontract­ée grâce à un organisate­ur toujours souriant, enthousias­te, positif et passionné [...] Merci, merci et merci : c’est tellement important pour les musiciens, cela leur permet de donner le meilleur d’eux-mêmes. »

« Se retrouver entre copains »

Il repose la tablette, visiblemen­t ému. « L’auteur de ces lignes est Philippe Carment, un grand pianiste parisien, qui était venu l’an passé. Son commentair­e me touche beaucoup car il résume parfaiteme­nt l’esprit que j’ai voulu donner à ce festival. Autrement dit, retrouver un tas de chouettes copains, boire des coups et casser la croûte ensemble durant trois jours ! » Il éclate de rire : «Et oui, le jazz c’est un truc qui vous empêche de vieillir ! » Un «truc» que l’organisate­ur du Hermès Jazz Festival aura toujours en lui, et auquel il consacre aujourd’hui le plus clair de son temps… « Je prépare ce rendez-vous avec amour afin de ne pas manquer mon seul et unique objectif : que les gens se détendent et prennent du plaisir en écoutant de la bonne musique ! » Et ce, le temps de trois soirées programmée­s dans l’écrin du théâtre romain… Un laps de temps qui, peut-être, se rallongera dans les années à venir ? « Si on peut faire mieux, sourit Pierre Muller, on fera mieux ! »

 ?? (Photo Philippe Arnassan) ?? À  ans, ancien cadre supérieur dans l’industrie métallurgi­que, actuel trésorier du Club athlétique raphaëlo-fréjusien (Carf) et, surtout, grand amateur de jazz, Pierre Muller est à l’origine du Hermès Jazz Festival.
(Photo Philippe Arnassan) À  ans, ancien cadre supérieur dans l’industrie métallurgi­que, actuel trésorier du Club athlétique raphaëlo-fréjusien (Carf) et, surtout, grand amateur de jazz, Pierre Muller est à l’origine du Hermès Jazz Festival.

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