Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Lardier et Taillat parés
Ravagés par les flammes en juillet dernier, ces deux sites naturels protégés avaient été, en partie, fermés. Huit mois et de nombreux travaux plus tard, ils sont de nouveau ouverts
Le 24 juillet 2017, en début de soirée, les flammes commencent à s’élever des collines du Gigaro : cinq cents hectares de forêt et de maquis du Cap Lardier et du Cap Taillat seront engloutis par ce violent incendie qui ne sera définitivement maîtrisé que dans l’après-midi du 26 juillet. Le désastre paysager et écologique laissé par le brasier a de quoi soulever le coeur des amoureux de la nature. Et en premier lieu celui des gardes du littoral, qui ont voué leurs vies à ces sites naturels classés. Ces derniers n’ont néanmoins pas eu le loisir de se lamenter. Car pour eux, dès le mois d’août, c’est un immense chantier qui s’annonce. L’objectif ? Pouvoir accueillir de nouveau le public à la prochaine belle saison. Justement, en ce début de printemps et malgré des pluies opiniâtres, la voici qui commence à poindre, la belle saison. Et depuis ce 1er avril, les deux sites sont rouverts au public dans leur intégralité.
arbres coupés à Lardier
Au Cap Lardier, tout le massif avait été fermé, principalement à cause des nombreux arbres, situés en bordure de chemins, qui menaçaient de s’effondrer sur les visiteurs. C’est suite à l’abattage de toutes ces ramures fragilisées par le feu que le site est de nouveau accessible. « Quelque 2 800 arbres ont été coupés , explique Pierre Lacosse, garde du littoral. 3 600 mètres de chemin forestier, entre la pointe Andati et la Plage de Briande ont été réhabilités au cours des huit derniers mois. » Coupe d’arbres carbonisés, pose de filets pour retenir les roches instables ou encore remplacement d’une centaine de marches... le travail n’est pour autant pas tout à fait terminé. « Quelques poteaux d’information restent encore à être installés. On en profitera pour faire évoluer la signalétique avec des parcours de différentes difficultés ou encore des tracés adaptés aux vélos » promet le garde. De même, Sauvegarde des forêts varoises, qui a été très présente lors des opérations de restauration du Cap Lardier, est toujours sur place. Cette association, qui oeuvre pour l’insertion professionnelle, s’attache en ce moment à éradiquer des “colonies” de mimosas, espèce invasive, au niveau du Gigaro. « Le but est d’aérer le site, d’enlever les mimosas afin de donner une chance aux chênes de se développer, et de permettre aux gardes d’y accéder par la suite », explique Frédéric Moulet, encadrant technique du chantier qui devrait se terminer à la fin du mois de mai. « En plus d’être invasif, le mimosa est hautement inflammable, c’est donc une question de prévention incendie », précise Pierre Lacosse.
Une clôture au Cap Taillat
Au Cap Taillat, qui abrite pour sa part et essentiellement du maquis, c’est uniquement le chemin de la douane, bordant une forêt de pins, ainsi que le cap en lui-même qui avaient été fermés. Toujours pour des raisons de sécurité. Néanmoins, et même s’il était resté ouvert, le sentier du littoral fait lui aussi l’objet de travaux depuis près d’un mois : « Des cassepattes (sortes de clôture Ndlr) sont en train d’être installés, explique Raymond Viala, garde du littoral. Avant, la végétation dense permettait de canaliser le public sur le sentier. Mais puisqu’elle a été réduite en cendres, il a fallu trouver une solution pour éviter que les visiteurs ne piétinent le reste. Surtout que certaines espèces, qui paraissent anodines à un observateur non-averti, sont en fait des espèces rares et protégées... » En attendant, les deux sites sont bel et bien rouverts. Et nombreux sont ceux qui ne se sont pas fait prier pour y remettre les pieds.