Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
La mobilisation pour le lycée en Pays de Fayence se renforce
Les parents d’élèves font signer la motion votée par les élus du Pays de Fayence. Ils ont écrit une lettre ouverte à la Région. Faute de réponse satisfaisante, ils passeront au plan B
Les habitants du Pays de Fayence (PDF) attendent un lycée sur leur territoire depuis vingt ans. Et ils n’entendent pas l’attendre encore vingt ans, surtout lorsque le président de la Région, Christian Estrosi (aujourd’hui devenu président délégué) est venu, en grande pompe, les rencontrer il y a un an et leur promettre de livrer un établissement de 750 places en 2021. Depuis, le nouveau président du conseil régional, Renaud Muselier, a fait marche arrière, créant ainsi un fort sentiment d’incompréhension et d’injustice parmi les familles et les jeunes. À l’image de Noémie Réa, élève de 4e au collège de Montauroux : « Je sais que je vais devoir me lever très tôt en seconde pour aller au lycée, mais je pensais vraiment qu’en première, j’irais au lycée ici parce qu’on nous l’a annoncé. Je suis très très déçue. Pour moi, ça semble compromis, mais j’espère qu’ils vont faire ce lycée au moins pour ma petite soeur qui est en sixième ».
Une motion des élus, une lettre des parents
Élèves, parents, élus locaux… Tout un territoire s’indigne de cette décision. Les jeunes du pays vont en majorité au lycée à SaintRaphaël ou au Muy, selon qu’ils habitent à l’est ou à l’ouest du PDF. Une minorité va dans d’autres établissements proposant les filières de leur choix. Parmi les maires, l’impression relève plutôt de la trahison. François Cavallier, premier magistrat de Callian et conseiller départemental, a d’ailleurs claqué la porte du parti Les Républicains le mois dernier en guise de protestation. Avec ses collègues de la communauté de communes du PDF, ils ont voté une motion et ont redit, il y a quelques jours, la légitimité de leur territoire à bénéficier d’un tel équipement public. À leur indignation s’ajoute « la fureur » des contribuables, parents d’élèves… Dans la lettre ouverte adressée au président de la Région et au président délégué, ces familles disent ce qu’elles ont sur le coeur. La déception bien sûr, mais aussi l’attente du respect de la parole donnée. Toutes les associations de parents d’élèves ont commencé à faire signer le texte de la motion à la sortie des classes. Faute de réponse satisfaisante, d’autres actions sont envisagées pour se faire entendre. Et ces citoyens semblent ne pas manquer d’idées, même s’ils refusent pour l’instant d’en parler, voulant croire à un revirement de l’instance décisionnaire. Les représentants de la Région et du rectorat restent, eux, sur leur position.