Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Après la pluie...

Malgré son retard à l’allumage, le RCT aborde le sprint final renforcé par les épreuves. Il semble enfin prêt à chasser les nuages pour célébrer vraiment le printemps

- PHILIPPE BERSIA

Arrivés mi-avril et toujours sous la pluie... Comme l’a relevé Fabien Galthié sans pouvoir vraiment l’expliquer, le printemps se fait décidément désirer cette année à Toulon. Après un hiver logiquemen­t contrarié, ceux qui espéraient enfin voir le RCT et notamment sa fabuleuse ligne d’attaque briller sur des pelouses sèches et ensoleillé­es en sont toujours pour leurs frais. Quand on parle investisse­ment, on pense d’abord à Mourad Boudjellal. Certes, le président s’était préparé cette année aux difficulté­s mais il a de plus en plus de mal à contenir son immense frustratio­n... Et il n’est pas tout seul à attendre avec grande impatience l’éclosion du muguet. Il y a le staff, bien sûr, qui se décarcasse depuis maintenant 41 semaines pour régler l’horlogerie interne d’un groupe largement remodelé. Et tout le peuple de Besagne et alentours, qui ne demande qu’à s’enflammer encore et toujours, pour pousser les Rouge et Noir jusqu’à un nouveau trophée. Mais qui ne sait pas encore sur quel pied danser ! Après ses deux dernières sorties qui, malgré les défaites, se sont apparentée­s à deux véritables démonstrat­ions de force physique, tout le monde est désormais persuadé que cette équipe « made in » Galthié, a les moyens de battre n’importe qui sur la scène nationale et même européenne. On le sait, on le sent... Mais on ne le voit pas.

Une nouvelle étape

Et aussi impression­nant soit-il par moments, ce groupe n’a encore rien gagné, en tout cas pas assez pour donner de vrais gages de futurs succès... Il a même vraiment failli par instants. Souvent à cause d’erreurs individuel­les qui ont ruiné le travail collectif. Dernier échec en date, après ses déboires au Munster (où il n’y a pas eu que l’arbitrage de M. Owens...), la défaite au Racing 92 aura marqué une nouvelle étape dans sa reconstruc­tion. Cette fois, c’est en grande partie un mauvais choix tactique qui a provoqué la perte des Toulonnais. Mais là aussi, il y avait d’autres raisons à l’échec. Des fragilités, comme dit pudiquemen­t Fabien Galthié : « Il nous faut conserver la confiance et améliorer ce qui doit l’être. En premier lieu : concrétise­r nos temps forts. Il y a des fragilités, on prend des essais facilement. Vraiment trop facilement, a reconnu le manager général en conférence de presse. Il y a des aléas à maîtriser, dans ces temps faibles, on n’a pas assez de marge pour être à l’abri et gagner à la fin. On va gommer ça. Même si ce que l’on a vécu au Munster, est violent - c’est aussi dans ces moments-là que l’on construit - l’équipe est concentrée autour de ses leaders. Maintenant, il faut concrétise­r. » À trois journées du terme de la phase qualificat­ive, c’est bien sûr devenu l’urgence absolue. Et comme le souhaite Guilhem Guirado : « Il faut basculer dans une autre dimension. »

« Je crois qu’on est prêt »

Plus que jamais à l’écoute de son groupe, de ses aspiration­s et de ses sensations, Fabien Galthié le sent globalemen­t de plus en plus « ensemble » et désormais capable de faire tourner la chance : « Ça va tourner, comme le temps, assure-til. Il y a aussi une donnée psychologi­que dans nos problèmes, c’est certain. Le sport de haut niveau, c’est 80 % de psychologi­e. Il faut que l’on soit plus costaud dans nos têtes. Mais à trois journées de la fin, je crois qu’on est prêt à affronter ces matches. On préférerai­t avoir plus de points, mais on est là. » Frustrés comme jamais, mais prêts à tout emporter en ce printemps mouillé, les Toulonnais ne comptent rien lâcher. Pourquoi le feraient-ils, d’ailleurs, alors qu’ils sont si prêts du but et de l’objectif avoué ? Si l’on en croit les spécialist­es, la nature elle-même aurait quinze jours de retard sur la normale. Gageons que ce sont aussi les deux petites semaines qu’il manquait simplement au RCT de Fabien Galthié pour exploser.

 ?? (Photo Dominique Leriche) ?? Rassuré par l’investisse­ment et même les performanc­es de son groupe qu’il sent monter en puissance, Fabien Galthié est persuadé que la chance va bientôt de nouveau sourire au RCT. On ne demande qu’à le croire...
(Photo Dominique Leriche) Rassuré par l’investisse­ment et même les performanc­es de son groupe qu’il sent monter en puissance, Fabien Galthié est persuadé que la chance va bientôt de nouveau sourire au RCT. On ne demande qu’à le croire...

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