Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les Alpes-Maritimes : un département à part
Entrecasteaux : Entremontagnes; Châteaudouble : Mont-Double ; La Roquebrussane : Roquelibre, puis
Une fois le contour géographique du Var établi, il fallait découper le département en districts. L’Assemblée nationale avait en effet prévu dans sa loi que chaque département serait divisé administrativement en neuf territoires appelés districts. Jusqu’alors, les régions françaises étaient divisées en « vigueries ». Ce découpage pouvait servir de base à la création des districts. Mais, dans le Var, on comptait dix vigueries: Aups, Barjols, Brignoles, Draguignan, Grasse, Hyères, Lorgues, Saint-Maximin, Saint-Paul-de-Vence et Toulon. La viguerie de Draguignan couvrait à elle seule le tiers du territoire. Pour obtenir le nombre de neuf districts, on décida donc de supprimer les deux plus petites vigueries, Aups et Lorgues, et de les rattacher à celle de Draguignan. Quant à celle de Draguignan, elle fut coupée en deux, de manière à créer un nouveau district à Fréjus. Faut-il le rappeler, Sieyès était originaire de cette ville. Les neuf districts du Var furent donc Barjols, Brignoles, Draguignan, Fréjus, Grasse, Hyères, Toulon, Saint-Maximin et Saint-Paul-deVence. Restait enfin le choix du cheflieu du département. Toulon s’imposa, eu égard à son nombre de 22 000 habitants. Mais la situation changea brutalement en 1793, lorsque cette ville se souleva contre la France révolutionnaire et sollicita l’aide des Anglais. L’armée française vint reprendre Toulon à l’issue d’un siège mémorable, au cours duquel brilla un jeune militaire nommé Napoléon Bonaparte. Pour punir Toulon de sa trahison, Paris lui supprima son statut de chef-lieu du département qu’il offrit Roquevineuse ; SainteMaxime : Cassius ; SaintMaximin : Marathon ; Sanary, qui s’appelait à l’époque Saint-Nazaire : Sénari-Beauport ; SaintRaphaël à Grasse. Cette situation ne sera que provisoire, puisqu’en 1795 Brignoles prendra ce rôle, puis Draguignan en 1797. Toulon ne se retrouvera préfecture du Var qu’en 1974.
Nouveau changement en
C’est ainsi qu’au début du XIXe siècle, la vie du Var s’organisa et connut une période de prospérité, développant ses vignobles et ses oliviers, faisant grandir l’arsenal de Toulon, commençant à accueillir ses touristes étrangers pendant l’hiver à Hyères et à Cannes (Cannes, dans le Var, à l’époque), créant à partir de Toulon des liaisons maritimes avec l’Afrique du Nord à la suite de la conquête de l’Algérie. Le Var était-il définitivement établi dans ses contours? Que nenni! En 1860, intervient un grand bouleversement : le rattachement du comté de Nice à la France voulu par Napoléon III. La France retrouve le département Héraclée; Saint-Zacharie : Théoulen ; Saint-Paulen-Forêt : Paul du Var ; la Sainte-Baume : Thermopyles. À la suite de la trahison de Toulon qui, en , se donna aux Anglais pour combattre la France révolutionnaire, cette ville fut non seulement privée de son rôle de chef-lieu du Var, mais changea aussi de nom. Elle fut appelée Port la Montagne par décret du décembre . des Alpes-Maritimes, créé en 1793 lorsque la France révolutionnaire avait annexé à l’est du Var une partie du Royaume de PiémontSardaigne. Mais cette fois-ci, les Alpes-Maritimes vont être agrandies vers l’ouest et largement empiéter sur le département du Var. Grasse, Cannes, Antibes et le fleuve du Var seront arrachés au Var et rattachés aux Alpes-Maritimes. Ainsi va apparaître une curiosité géographique : le fleuve du Var coulera hors du département qui porte son nom. Le département du Var va-t-il changer de nom ? Va-t-il s’appeler Gapeau ou Argens ? Personne n’envisage une telle chose. Et c’est ainsi qu’au rythme de ses crues ou de ses sécheresses, le Var continue à couler dans les AlpesMaritimes. Cela demeure l’une des singularités géographiques de notre beau pays. Lorsqu’en , les troupes révolutionnaires françaises du général Anselme envahirent le comté de Nice et la principauté de Monaco pour les rattacher à la France, un premier département des Alpes-Maritimes fut créé. Monaco, devenu « Fort Hercule », y fut rattaché. C’est l’abbé Grégoire (en photo), prêtre catholique rallié à la cause de la Révolution, originaire de Meurthe-et-Moselle, qui fut chargé par Paris de venir sur place pour l’organiser administrativement. En , les troupes françaises, après avoir annexé Nice et Monaco, occupent la Riviera italienne. Une fois le Ier Empire établi, Napoléon Ier annexe, en , la République de Gênes, appelée à l’époque République de Ligurie. Le département des Alpes-Maritimes est alors agrandi et s’étend jusqu’à la ville de San Remo. Les Alpes-Maritimes comptent alors trois districts : Nice ( cantons), Puget-Théniers ( cantons) et San Remo ( cantons). À la fin du Ier Empire, en , le comté de Nice est restitué au Royaume de Piémont-Sardaigne, auquel il appartenait avant la Révolution française. Les deux traités de Paris du mai et du novembre placent le comté de Nice sous l’autorité du roi Victor-Emmanuel Ier, lequel récupère aussi la République de Gênes et le protectorat sur la Principauté de Monaco. À la suite des accords de Plombières entre Napoléon III et Cavour, du traité de Turin du mars , et d’un référendum local intervenu le avril , le comté de Nice est rattaché à la France. Monaco abandonne, en , ses droits sur Menton et Roquebrune. Un nouveau département des Alpes-Maritimes est créé. San Remo, Tende et La Brigue restent italiennes. En septembre , conformément au traité de Paris signé en février de la même année, les communes de Tende et de La Brigue (en photo), ainsi que des parties des hautes vallées de la Vésubie et de la Tinée, sont rattachées aux AlpesMaritimes. Cette décision intervient à la suite d’un referendum local, organisé le octobre .