Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Un goût d’inachevé

- PHILIPPE BERSIA

C’était écrit et le RCT l’a fait. Après deux revers consécutif­s, au Munster et au Racing, les Rouge et Noir, en colère, ont battu le leader du Top 14, préservant ainsi toutes leurs chances de qualificat­ion. Voilà la première bonne nouvelle du jour. La seconde ? Et bien, cela ne fera pas forcément sourire tout le monde mais il faut bien positiver un peu : après un match pareil, il ne risque pas de s’enflammer ou de se croire arrivé. Malgré une première mitemps parfaiteme­nt aboutie et conforme à ce que l’on pouvait attendre ou espérer, les hommes de Fabien Galthié sont encore tombés dans leurs travers en seconde où ils ont connu un inquiétant trou d’air pour finalement s’incliner 10-3 et 2 essais à zéro sur ces 40 dernières minutes... Heureuseme­nt, ils avaient eu le bon goût de se mettre à l’abri en première.

Un match à deux visages

À défaut de satisfaire vraiment le staff toulonnais, qui regrettait forcément ce match aux deux visages et un précieux point de bonus offensif laissé en route, ce faux choc au sommet aura au moins permis de relancer la machine à gagner, ce qui était l’objectif principal du jour. Mais autant la première mi-temps a rassuré, autant la seconde nous a laissés sur un mauvais goût d’inachevé. Que s’est-il passé dans la tête des joueurs à la pause pour qu’ils reviennent sur le pré aussi empruntés ? Officielle­ment, Fabien Galthié n’a senti aucune décompress­ion à la pause. Et il avait bien du mal à expliquer le phénomène. Mais les faits sont là : comme plusieurs fois déjà dans la saison, le RCT qui pensait avoir fait l’essentiel a connu un coupable relâchemen­t. Au point même que Mathieu Bastareaud qui voyait bien que les mouches du Vélodrome avaient toutes changé d’âne à la reprise n’a même pas voulu aller chercher à la 73e minute un éventuel bonus offensif via une pénaltouch­e pour mieux sécuriser la victoire. C’est dire si les Toulonnais, un peu trop orgueilleu­x au Racing, avaient alors perdu de leur superbe. Mais peut-être ont-ils simplement éprouvé un petit coup de mou physique après une énorme débauche d’énergie au moment même où le MHR se devait de réagir et envoyait ses stars du banc au feu. Mourad Boudjellal lui-même les a senti émoussés, remerciant encore une fois au passage Nigel Owens, l’arbitre du Munster, de leur avoir permis de se reposer le weekend prochain.

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