Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Meurtre en appel aux assises : les témoins sous écoutes

La cour d’assises du Var a entamé l’audition des écoutes téléphoniq­ues entre les accusés et les témoins. Accusé d’un meurtre qu’il a toujours nié, Sébastien Ribière est revenu à son procès

- G. D.

Il est revenu dans le box. Au sixième jour de son procès en appel, pour le meurtre de Carine Desiles en juin 2011 à Marseille, Sébastien Ribière était de nouveau présent hier devant la cour d’assises du Var. Après avoir refusé pendant trois jours de participer aux débats. Cette journée était consacrée aux principaux témoins de l’affaire, en lien avec les écoutes téléphoniq­ues réalisées par les gendarmes du Puy-de-Dôme. Ceux-ci surveillai­ent l’accusé et sa compagne depuis trois ans, dans le cadre de la disparitio­n suspecte en 2008 du fils d’Alexandrin­e Brugerolle de Fraissinet­te.

Qui avait la clef ?

En s’apercevant du contenu des conversati­ons du couple au téléphone, ils avaient transmis ces écoutes aux enquêteurs de la brigade criminelle du SRPJ de Marseille. Au centre de ces écoutes il y avait notamment Céline Joos, présentée comme la meilleure amie de la victime. Celle-ci avait hébergé le couple Ribière-Brugerolle de Fraissinet­te pendant trois semaines en mai 2011 à Marseille, juste avant que Carine Desiles ne les abrite à son tour, jusqu’à sa mort. Dans les écoutes couvrant la semaine du 7 juin 2011 (date de la mort de Carine) au 15 juin (date de la découverte de son cadavre putréfié), il était question d’une clef, dont Sébastien Ribière semblait persuadé que Celine la détenait, et en aurait besoin pour entrer dans l’appartemen­t de la victime. Était-ce la clef qui avait disparu de l’appartemen­t de Carine Desiles, et qui aurait manifestem­ent permis à quelqu’un de nourrir pendant huit jours les deux chiens de la victime ?

« Ce sont sûrement les meurtriers »

« Je n’ai jamais eu la clef de l’appartemen­t », a soutenu Céline Joos devant la cour. Il s’agissait selon elle de la clef donnant accès à la cour intérieure de l’immeuble où vivait la victime. Celle-ci la lui avait confiée, pour que Céline puisse s’occuper de sa chienne bouledogue, que toutes deux avaient installée dans la cour, dans l’espoir d’une saillie avec le bouledogue mâle de Carine. Céline Joos a tout autant contesté avoir nourri les deux chiens de Carine Desiles après sa mort. Le lendemain de la découverte du corps, elle avait utilisé cette clef pour récupérer sa chienne. Qui aurait nourri les chiens ? « Ce sont sûrement les meurtriers. Avec l’enquête, j’ai compris que ce sont Sébastien Ribière et Alexandrin­e Brugerolle de Fraissinet­te qui l’ont tuée. Pour de la drogue ou pour de l’argent. » La cour poursuivra aujourd’hui l’audition des témoins.

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(Croquis d’audience Rémi Kerfridin) Me Anne-Laure Lebert, aux côtés de la greffière des assises.

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