Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

La Trinité () : la plaque militaire d’un papy récupérée  ans après

- VANESSA LLADOS

C’est une belle histoire que nous conte le vice-président de l’Associatio­n d’histoire vivante et d’archéologi­e expériment­ale (AHVAE), le Trinitaire Alain Fine. Gardée précieusem­ent depuis 1970, la plaque d’identité d’un soldat vient d’être remise à son petit-fils. Tout commence dans les années 70, quand un paysan raconte à Alain Fine et à son frère Marc l’histoire du maquis de Peille dont il avait fait partie. Curieux de revisiter l’histoire, les deux frères se rendent alors sur les contrefort­s de ce vaste plateau aride. Traces de campements, boucles de ceinturons, morceaux de plaques d’identité allemandes ainsi qu’une plaque d’identité française au nom d’Alphonse Bertrem, les trouvaille­s sont nombreuses. La plaque n’étant pas coupée en deux, les frères savent donc que ce soldat n’est pas mort au combat. Leurs recherches trouvent quelques réponses auprès de Joseph Géribaldi, ancien chef de ce maquis, qui leur apprend que le soldat Bertrem était l’adjudant de la gendarmeri­e de Sospel, qui avait rejoint le maquis de Peille avec ses hommes. Historiens dans l’âme, les deux frères effectuent donc une deuxième visite au cours de laquelle Marc Fine découvre entre deux rochers les restes d’un sac à paquetage désagrégé contenant des uniformes et divers objets que les gendarmes avaient cachés.

Des informatio­ns cinquante ans plus tard

Malgré tous leurs efforts, les frères Fine ne parviennen­t pas à obtenir plus d’informatio­ns sur le soldat Bertrem et conservent leur trouvaille précieusem­ent pendant près de cinquante ans. Mais le hasard fait bien les choses. En ce début d’année 2018, l’associatio­n AHVAE, connue pour ses collection­s et animations sur le devoir de mémoire, est invitée par la gendarmeri­e Ausseur à Nice pour assister à la rénovation des plaques de gendarmes situées devant la caserne. Vieille moto et tenue de gendarme de 1944 sur le dos, Alain Fine se prête volontiers au jeu. Toujours à la recherche de renseignem­ents, il emporte avec lui les quelques informatio­ns qu’il détient sur le soldat Bertrem. Au cours d’une discussion avec le maréchal des logis-chef de Cagnes-sur-Mer, Christophe Olivier, ce dernier lui apprend que le petit-fils du soldat Bertrem, David, fait partie de la gendarmeri­e, en poste à Marseille. La prise de contact se fait sans attendre et permet d’éclaircir certaines zones d’ombres.

Une rencontre riche en souvenirs

De son côté, David Bertrem avait entrepris il y a deux ans des recherches après la découverte de nombreux documents concernant le maquis de Peille dans les archives de son grandpère. Très ému d’apprendre les découverte­s des deux frères, il se confie : « C’est quand même incroyable que plus de soixante-dix ans après les faits, ces objets remontent à la surface ! C’est avec beaucoup d’émotion que je vais pouvoir tenir dans mes mains cette plaque d’identifica­tion qui représente beaucoup pour ma famille et la remettre ensuite à mon père. Je suis fier des actions entreprise­s par mon grand-père et ses gendarmes et je sais également, grâce à des attestatio­ns que je possède, qu’ils ont permis à de nombreux juifs d’échapper aux rafles. »

 ?? (Photos V. L.) ?? Alain Fine (à gauche) a découvert, avec son frère Marc, la plaque d’identifica­tion, en . David Bertrem (à droite) est venu récupérer le souvenir de son grand-père.
(Photos V. L.) Alain Fine (à gauche) a découvert, avec son frère Marc, la plaque d’identifica­tion, en . David Bertrem (à droite) est venu récupérer le souvenir de son grand-père.
 ??  ?? Cadenas, armes, nécessaire­s de toilette, pièces de monnaies et uniformes faisaient partie du sac à paquetage, retrouvé par Marc Fine lors de la deuxième visite au maquis de Peille.
Cadenas, armes, nécessaire­s de toilette, pièces de monnaies et uniformes faisaient partie du sac à paquetage, retrouvé par Marc Fine lors de la deuxième visite au maquis de Peille.
 ??  ?? La plaque d’identifica­tion, intacte, a permis aux frères Fine de savoir que le soldat Bertrem n’était pas mort au combat.
La plaque d’identifica­tion, intacte, a permis aux frères Fine de savoir que le soldat Bertrem n’était pas mort au combat.

Newspapers in French

Newspapers from France