Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
‘‘Djoko’’, le retour
L’ex-n°1 mondial n’a fait qu’une bouchée, hier, de son compatriote Lajovic, issu des qualifications (6-0, 6-1). Reste à savoir s’il a retrouvé toutes ses sensations
On l’a trouvé aminci, le visage un brin émacié lorsqu’il s’est présenté hier sur le coup de 17h50 en salle de presse, laquelle, pour le coup, avait fait le plein. Les journalistes sont toujours friands de ‘‘pointures’’. Aussi, même s’il a dégringolé à l’ATP (13e mondial), qu’il n’est plus cet obstacle infranchissable sur lequel butait toute la planète tennis en 2015 et 2016, Novak Djokovic reste un ‘‘client’’. Et quel client, si l’on en juge par son entrée en matière, hier après-midi sur le court Rainier-III. Il ne lui a fallu que 56 minutes pour réduire à néant les ambitions de son compatriote Dusan Lajovic, 93e mondial, issu des qualifications, expédié sans ménagement en deux sets minimalistes : 6-0, 6-1.
Jouer du coude pour revenir au top
« Je suis très content de rejouer ici, sur ces courts que je connais très bien puisque j’habite en Principauté » s’est fendu le Serbe, au micro du speaker, dans un français très correct. Il faut dire que ‘‘Nole’’ revient de loin. De très loin même. Quatrième joueur le plus titré de l’histoire des Grand Chelem - 12 victoires, derrière Sampras (14), Nadal (16) et Federer (20) - il n’était plus que l’ombre de lui-même, l’an passé. Son association avec Agassi puis Stepanek n’a jamais eu l’effet escompté, les contreperformances se sont succédées et la blessure au coude a fini par le contraindre à écourter sa saison. Et en passer par le bistouri (février dernier). Aussi ce succès sur Lajovic hier à Monte-Carlo, l’a-t-il pour le moins rasséréné, en attendant une opposition plus consistante : « Même si Dusan a commis beaucoup de fautes, c’est bien, vu le faible nombre de matches que j’ai disputés depuis ces douze derniers mois. Je manque de matchs, de compétition, tout le monde peut s’en rendre compte. Là, je n’ai plus mal au coude. J’ai sûrement précipité mon retour à Indian Wells, car je manquais tellement de matchs... »
Vajda, le coach des débuts, est revenu
A-t-on retrouvé le véritable ‘‘Djoko’’ ? L’espèce de ‘‘Robocop’’ impassible qui démolissait l’adversaire jeu après jeu sans sourciller ? Rien n’est moins sûr... Les années (il a 30 ans) n’aident évidemment pas. Mais lui a au moins retrouvé son mentor. Son père spirituel tennistique. Le Slovaque Marian Vajda, qui l’a coaché de 2006 a 2017 est de retour en tribunes. Et Nolé en paraît transfiguré, comme il l’a volontiers reconnu hier : « C’est comme un nouveau départ pour tous les deux. Il m’a manqué. Et je lui ai manqué, je pense. On a tous les deux beaucoup apprécié les dix derniers jours d’entraînement. Il me connaît mieux que n’importe quel coach avec qui j’ai été. Il sait comment me remettre en ordre. » En ordre de bataille ? A vérifier in situ, et de visu, demain, contre Borna Coric...