Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Alerte rouge
Draguignan La salle opérationnelle du CODIS 83 a été tenue en ébullition lors de demi-journées destinées à tester les personnels au cours d’une avalanche d’interventions plus ou moins lourdes
Les hommes du Codis procèdent à des simulations de scénarios catastrophe qui cumulent plusieurs interventions à haut risque. Des tests en temps réel pour jauger les capacités opérationnelles en mode « crise ».
Dans leur jargon, les sapeurs-pompiers parlent d’une FMA. En langage plus imagé, c’est une journée « noire » qui leur est proposée dans le cadre de cette Formation de maintien des acquis des personnels. Une journée supposée de pleine saison estivale où les interventions lourdes vont se succéder et se superposer, en plus du volume important de secours à cette période de l’année. Objectifs de cet exercice qui s’est déroulé durant six demi-journées au CODIS (1) 83 : tester l’organisation et la gestion de la salle opérationnelle départementale en phase multi-événements ; maintenir les connaissances opérationnelles, administratives et techniques des personnels assurant des gardes et astreintes au sein du CODIS.
Scénario catastrophe
Et, outre cela, vérifier le bon fonctionnement des procédures de transfert du CODIS 83 sur son site de secours, le CGI Centre, en cas de panne technique majeure, puisque durant ces exercices, les locaux opérationnels ont été libérés. Dès 9 h, une équipe d’animation installée en arrièresalle a commencé à abreuver la salle opérationnelle d’alertes fictives mais «reproduisant néanmoins des interventions réelles, qui se sont déroulées les années précédentes. On les a simplement remises en forme suivant un scénario et un chronogramme », expliquait le capitaine Christophe Petit, responsable des salles opérationnelles. Ce matin-là, deux gros feux de forêt et trois autres moins importants se déclarent. Sur l’autoroute A8, deux importants secours routiers sont déclenchés. Pour corser l’affaire, une intervention plus spécifique concerne l’effondrement d’une habitation avec l’engagement d’une équipe spécialisée dans le sauvetagedéblaiement.
Les leçons de l’été
Pour la salle opérationnelle, il faut gérer en sus le quotidien de deux heures d’activité en plein été, « soit 50 à 60 interventions simultanées. » La tension monte d’un cran quand un groupe de randonneurs est signalé en danger sur l’un des incendies et que sur un second, un groupe d’attaque active son signal de détresse, synonyme d’urgence absolue ! À 11 h, la simulation prend fin. « On va faire un débriefing à chaud, pour pouvoir relever les points positifs et ceux à améliorer, souligne le capitaine Petit. On rédigera ensuite un compte rendu pour préparer les axes de travail juste avant la saison. » Il faut savoir que le CODIS 83 réalise cette formation pour la huitième année consécutive : « Avant 2017, on se disait que nos scénarios étaient peut-être improbables mais cette dernière saison, on a pu malheureusement reproduire en réel ce que nous avions imaginé. On a vécu un été intense avec notamment le 24 juillet les feux majorants de La Croix-Valmer, Bormes-les-Mimosas et Artigues avec des centaines de pompiers mobilisés, et en même temps tout le risque courant avec les nombreuses interventions que l’on retrouve en période estivale. » Au terme de cette nouvelle « répétition générale » réalisée en collaboration avec les différents services intervenant sur les secours (préfecture, centre opérationnel zonal, SAMU, ENEDIS, RTE, etc.), reste à espérer que cet été, la réalité ne rejoigne pas à nouveau la fiction. (1) Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours.