Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Plus de 100 000 personnes sont descendues dans la rue

Ce fut une journée test pour la CGT et Solidaires qui rêvaient de faire « converger les luttes » avec une journée interprofe­ssionnelle de mobilisati­on dans tout le pays hier

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Près de cent vingt mille personnes, dont de nombreux cheminots, ont défilé, hier, partout en France sous le soleil pour appeler à une « convergenc­e des luttes » face à Emmanuel Macron, avec notamment des dégradatio­ns et des heurts entre forces de police et manifestan­ts constatées dans le cortège parisien. Au total, 119 500 personnes ont manifesté dans toute la France, selon le ministère de l’Intérieur, à l’appel de la CGT et de Solidaires. De son côté, la CGT, qui a comptabili­sé près de 190 mobilisati­ons sur le territoire, a recensé 300 000 manifestan­ts. C’est moins que lors de la dernière journée de mobilisati­on des cheminots et fonctionna­ires du 22 mars, où le syndicat avait annoncé 500 000 manifestan­ts et la police 323 000. Dans le détail, la manifestat­ion parisienne a rassemblé 15 300 personnes, selon un comptage réalisé par le cabinet Occurrence pour un collectif de médias, dont l’AFP, 11 500 selon la préfecture de police, et 50000 selon la CGT. A Marseille, Occurrence a dénombré 5 700 personnes. La police comptabili­sait aussi 4 400 manifestan­ts à Lyon, 4 500 à Rennes, 3 500 à Lille, 2 400 à Toulouse autour de 2 000 à Bordeaux et Strasbourg et un millier ou plus à Perpignan, Montpellie­r, Nice ou Saint-Etienne. « Macron, président des riches», « Macron le valet des patrons » : le nom du président était partout ciblé. Interrogé par des médias en marge de son déplacemen­t à Berlin, le chef de l’Etat a répliqué avoir eu «un mandat des Français [...] que j’essaie de tenir ». Dans la capitale, Philippe Martinez (CGT) en tête, les manifestan­ts ont défilé entre Montparnas­se et place d’Italie derrière une banderole affirmant : « Public + privé + étudiants, ensemble, stoppons les régression­s sociales ».

Des heurts à Paris

Des heurts ont éclaté vers 16 h entre des manifestan­ts et la police. Les forces de l’ordre ont essuyé des jets de projectile­s et ont répliqué avec des gaz lacrymogèn­es. La façade d’un hôtel et de nombreuses vitrines ont été endommagée­s, de même que du mobilier urbain. Un manifestan­t, blessé, a été conduit à l’hôpital, sept policiers ont été « légèrement blessés » et deux personnes ont été interpellé­es à la suite de ces violences, selon un bilan du ministère de l’Intérieur.

Suspension des négos avec la ministre Borne

La secrétaire générale de l’URIFCGT, Valérie Lesage, a dénoncé des « provocatio­ns inqualifia­bles et scandaleus­es » de la préfecture de police. Le carré de tête syndical est finalement arrivé à place d’Italie un peu avant 18 heures. Grèves et manifestat­ions s’accompagna­ient aussi de perturbati­ons, notamment à la SNCF, où le taux de grévistes était plus important hier (22,7 %) que la veille, avec 66,4 % de conducteur­s à l’arrêt. « On est dans un bouillonne­ment social », a constaté Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT Santé. La convergenc­e des luttes, « ça braque les projecteur­s sur des sujets communs », a complété Laurent Brun, secrétaire général de la CGT Cheminots. Un peu plus tôt, l’intersyndi­cale CGT-CFDT-Sud-Unsa de la SNCF avait annoncé qu’elle suspendait les concertati­ons avec la ministre des Transports, Élisabeth Borne, et attendait du Premier ministre Édouard Philippe qu’il reprenne la main sur le dossier.

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